De source syndicale, les organisations représentatives de médecins libéraux pourraient rencontrer prochainement la nouvelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour évoquer les dossiers prioritaires. Des premiers contacts ont été pris en ce sens avec son cabinet même si le ministère de la Santé ne confirme pas, à ce stade, l'organisation de rendez-vous avec la profession. « Aucune rencontre avec les syndicats de libéraux n'est à l'agenda de la ministre pour le moment », déclare-t-on ce mercredi dans l'entourage d'Agnès Buzyn.
Les syndicalistes sont en tout cas déterminés à évoquer sans délai les dossiers qui fâchent en commençant par la généralisation du tiers payant et la question des modalités de la lutte contre les déserts médicaux.
La CSMF mettra l'accent sur « la façon de restaurer le climat de confiance et les échanges ». « Nous demanderons une loi rectificative qui revienne sur le tiers payant généralisé et l'article 99 de la dernière loi Sécu qui permet au directeur de la CNAM d'avoir la main sur les tarifs de l'imagerie », précise le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la centrale syndicale.
Le SML veut reconquérir du temps médical
La Fédération des médecins de France (FMF) formulera des demandes précises à la ministre de la Santé, notamment sur la coopération ville/établissements, le rôle et le positionnement de l'hôpital et la modification des études médicales. Sur le tiers payant généralisé, « la ministre doit déjà savoir que c'est un casus belli, on lui rappellera que l'on n’en veut pas », résume le Dr Jean-Paul Hamon.
Le Dr Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), se fait « moins d'illusions » sur ce sujet. Il demandera que ce tiers payant soit « généralisable mais pas obligatoire ». « Nous sommes plutôt pour une liberté des médecins sur ce point, tant qu'il n'y a pas de sanctions », nuance le Dr Vermesch. Le président du SML insistera sur la reconquête du temps médical et la démographie.
Du côté de MG France, le tiers payant n'est plus le point de crispation principal. « Le problème a été réglé en partie par le Conseil constitutionnel [qui avait censuré l'obligation pour la part complémentaire] », tranche le président du syndicat de généralistes. Pour le Dr Claude Leicher, « il faut surtout que l'on conforte l'organisation des soins primaires autour du médecin généraliste et que cesse la guerre qui avait été faite par les caisses à certains généralistes sur le C à 25 euros ».
Le BLOC, syndicat majoritaire au sein des plateaux techniques lourds, met plutôt en avant la nécessité de réviser le décret sur les contrats responsables et de relancer la concertation sur la réforme du troisième cycle. « Pour l'instant, nous n'avons pas eu de date de rendez-vous », précise le syndicat.
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