Les syndicats de médecins libéraux, fédérations hospitalières et représentants des jeunes ont quasi-unanimement salué la nomination du Pr Agnès Buzyn à la tête du ministère des Solidarités et de la Santé, mercredi après-midi. Un grand nombre d'organisations ont exprimé, dans les heures qui ont suivi l'annonce de la nouvelle équipe gouvernementale, l'envie de rencontrer rapidement leur nouvelle ministre.
Le Syndicat des médecins libéraux (SML) « souhaite relancer sans tarder les dossiers de la médecine libérale » et invite le Pr Buzyn à « restaurer la confiance avec la profession par des engagements forts ».
MG France et la Fédération des soins primaires (FSP) – qui regroupe des professions médicales et paramédicales – espèrent que la nouvelle ministre, à qui elle fera des propositions précises et concrètes, s'attellera aux dossiers urgents « de la lutte contre la désertification médicale qui s’accélère et des inégalités sociales de santé qui s’accroissent ».
L'Union française pour une médecine libre (UFML) présente également tous ses vœux de réussite à Agnès Buzyn. Son président, le Dr Jérôme Marty appelle l'ancienne patronne de la HAS à être « une ministre au chevet de la médecine, la ministre des professionnels de santé et des patients » et à « réparer les erreurs passées », après cinq années « de mandature Touraine, où le lien de confiance a été rompu ».
La FMF espère également que le changement d'équipe gouvernementale coincidera avec le début d'une nouvelle ère. « Cette nouvelle nomination doit être l'occasion de s'éloigner du dogmatisme et de la pseudo-concertation imposés ces cinq dernières années », réagit le syndicat, qui « apporte son soutien au président de la République dans sa volonté de réforme ».
Seule la CSMF s'est montrée plus froide avec Agnès Buzyn. « Sans faire de procès d'intention, sa nomination est un mauvais signal pour la médecine libérale, son passé ne rassure pas pour l’avenir », juge le président de la Confédération, le Dr Jean-Paul Ortiz.
#Gouvernement : le passé de Mme @AgnesBuzyn n'augure rien de bon pour l'avenir de la #MédecineLibérale. Entre #Inquiétude et #Scepticisme...
— Jean-Paul Ortiz (@drjportiz) 17 mai 2017
« Rétablir la confiance »
Les fédérations hospitalières accueillent avec bienveillance leur nouvelle ministre de tutelle. La Fédération hospitalière de France (FHF, hôpitaux publics) souhaite « la bienvenue » à Agnès Buzyn et se dit « sensible à la nomination d’une personnalité qui connaît parfaitement les enjeux et la complexité du secteur de la santé ». Son président Frédéric Valletoux ne doute pas « qu’elle saura rétablir une relation de confiance avec la communauté hospitalière ».
La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) souligne, elle, les compétences de la nouvelle ministre : « fine connaisseuse des questions de santé, parfaitement au fait des enjeux et des défis à relever pour transformer et pérenniser notre système de santé, et notamment des questions de qualité et de sécurité », a déclaré Lamine Gharbi, président de la FHP.
Chez les jeunes médecins et internes, l'heure est aussi à l'écoute réciproque. « Emmanuel Macron veut investir 5 milliards d’euros dans la santé, espérons que des actes concrets, en concertation avec la profession, suivront », déclare le Dr Sophie Augros, présidente de ReAJGIR (jeunes généralistes installés et remplaçants). Les internes (ISNAR-IMG et ISNI) solliciteront, eux, rapidement la ministre sur la présence des jeunes aux négociations conventionnelles, la poursuite de la prévention des risques psychosociaux, mais aussi sur l'épineux dossier de la réforme du 3e cycle.
Enfin, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a également fait part de ses félicitations au Pr Agnès Buzyn, et espère qu'elle « restaurera la confiance et renouera le nécessaire dialogue entre les professionnels de santé et le gouvernement ».
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