Quand le Dr Brigitte Dupuis-Ziegler s’est installée, dans les années 1990, elle n’a pas pensé d’emblée à sa future retraite. « À l’époque, j’étais mariée et mon conjoint, également médecin, gagnait bien sa vie. Je ne pensais pas qu’ensuite, je me serai retrouvée seule, suite à notre divorce. Je ne prenais pas de garde de nuit ni le week-end, je ne faisais de consultations que sur RV. Bref : j’ai adapté mon métier de médecin à mon métier de mère. » Cette généraliste parisienne ne regrette rien : « Même si j’aurai une petite retraite, j’ai vu grandir mes enfants ». Comme elle, ce sont des dizaines, peut-être des centaines de femmes médecins, installées dans les années 1980 et 1990 qui, ayant demandé à bénéficier d’une dispense partielle de cotisations quand elles étaient jeunes mamans, en payent aujourd’hui les frais.
« Quand j’ai reçu mon relevé de carrière, je me suis rendu compte que plusieurs trimestres travaillés n’avaient pas été validés?», raconte-t-elle. Un seul trimestre par an lui a été, en effet, comptabilisé de 1992 à 1996. Deux trimestres en 1998. Un en 1999 et 2000. Sur 18 ans de carrière, seulement
42 trimestres ont été validés au lieu de 72. Pourtant, se défend-elle, « pendant ce temps, ma patientèle n’a pas cessé de croître et, avec elle, mes cotisations retraite ! »
Le Dr Dupuis n’a pu valider quatre trimestres par an qu’à partir de 2004, douze ans après l’ouverture de son cabinet. Depuis cette année-là, le système a, en effet, été calqué sur celui des salariés. Les cotisations sont désormais proportionnelles et il suffit d’un SMIC par trimestre pour le valider. Comment faire pour les années antérieures ? En 2010, un projet de décret pour la validation des trimestres antérieurs à 2004 a été porté par Nicole Bez, responsable MG France et membre du Conseil d’administration de la CARMF. Voté à l’unanimité, il a ensuite été accepté par la CNAVPL, mais n’a jamais été appliqué. « Comme les salariées, nous voulons autant de trimestres validés que de trimestres travaillés » revendique Nicole Bez. La balle est aujourd’hui dans le camp du ministère.
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