En priorité
« Cette nouvelle convention doit permettre d’améliorer l’accès aux soins sans que les médecins travaillent plus. Nous devons obtenir des avancées tarifaires qui prennent en compte la complexité du travail des médecins traitants. Si nous parvenons à cette équation, je pense que nous aurons réussi. Concrètement, il faut permettre aux médecins traitants de voir moins souvent leurs patients atteints de pathologies chroniques stabilisées. Ces derniers peuvent tout à fait être suivis par des infirmiers de pratique avancée (IPA), par exemple. De cette manière, les médecins traitants pourront se consacrer à des consultations plus complexes qui représentent aujourd’hui 20 à 30 % de leurs consultations. Évidemment, ces consultations plus longues, environ 30 à 45 minutes, doivent être revalorisées à hauteur de 60 euros. Il n’est plus possible que les médecins les assurent au tarif de 25 euros. D’ailleurs, revaloriser les consultations complexes va permettre de dégager des rendez-vous aux médecins pour qu’ils prennent en charge de nouveaux patients atteints de pathologies chroniques qui n’ont pas encore de médecin traitant. La consultation de base (C) et la consultation de médecine générale (G), qui n’ont pas été augmentées depuis 2016 malgré l’inflation, doivent aussi être revalorisées, tout comme la visite à domicile qui doit passer à 70 euros pour tous les médecins. En bref, la priorité va être d’acter des mesures non contraignantes et incitatives pour améliorer l’accès aux soins. »
Points de vigilance
• « La vraie question que l’on se pose, c’est de savoir si l’Ondam tel qu’il est défini (2,9 % pour la ville, ndlr) sera suffisant pour financer des mesures en faveur de l’accès aux soins alors que l’inflation flirte avec les 6 %. »
• « L’avenant 9 est à renégocier totalement. Même si cela semble acquis depuis cet été, il faut absolument valoriser les médecins qui participent à la permanence de soins et ceux qui participent au service d’accès aux soins (SAS) en appliquant des rémunérations adéquates. »
• « Les mesures de la convention qui permettront d’améliorer l’accès aux soins ne pourront pas attendre. Elles ne doivent pas passer par le stabilisateur économique, qui fixe un délai de carence de six mois avant toute application des mesures de la convention. »
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