Secteur 2, temps de travail, nouveau modes d'exercice… Pendant plus d'une heure, le Dr Emanuel Loeb a refait le monde (médical) en répondant aux questions de nos internautes. Occasion aussi pour le psychiatre, président de Jeunes Médecins, de parler des revendications de son syndicat dans les négociations sur le statut des PH. Et d'évoquer les maux du moment : sexisme, conditions de travail, salaires de misère des assistants hospitaliers, suicides… Il lance l'idée d'une « marche blanche » pour « témoigner de la souffrance dans le monde des soignants ».
Journaliste QDM (SL)
Bonjour à toutes et à tous.
Bienvenue sur lequotidiendumedecin.fr. Ce Live Chat est également diffusé sur le site remede.org, partenaire du « Quotidien » dans l’organisation de cet évènement. Merci à Anne-Marie et à Arnaud pour leur participation ! Je vous invite à jeter un œil sur leur site qui regorge d’informations et de témoignages sur les études de médecine et sur les filières médicales en général.
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Journaliste QDM (SL)
Nous accueillons aujourd’hui le Dr Emanuel Loeb, psychiatre, président du syndicat Jeunes Médecins. Les jeunes médecins ont-ils les mêmes aspirations que leurs aînés ? Quelles évolutions attendent-ils en matière de rémunérations, de conditions de travail… ? Quelles sont leurs propositions pour lutter contre les déserts médicaux… Le Dr Loeb va répondre en direct à vos questions sur ces sujets.
Journaliste QDM (SL)
Bonjour Dr Emanuel Loeb. Nous sommes ravis de vous accueillir. Merci d’avoir accepté notre invitation.
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Bonjour à tout le monde, merci au « Quotidien du Médecin » de m'avoir invité et bon appétit à tous ! Vous pouvez me poser toutes les questions que vous souhaitez...
mtn
Les jeunes exercent-ils la médecine comme ils le feraient de n'importe quelle autre profession ? Que signifie pour eux le serment d'Hippocrate ? Sont-ils conscients de l'importance éthique de leur profession et de ce qu'ils doivent aux autres ? Je pose la question de l'engagement du médecin dans cette profession.
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Les études de médecine restent longues et ardues et celles et ceux qui s'y engagent montrent une certaine abnégation à prendre en charge la population.
Vu les capacités que demandent les études de médecine, s'il y avait des vocations autres que celles de l'humanisme, les étudiants s'orienteraient vers d'autres carrières. Je ne pense pas qu'il faille remettre en cause les raisons pour lesquelles les étudiants choisissent les études de médecine.
En revanche, l'environnement, lui, a beaucoup changé. Les questions médico-économiques, de management et de digitalisation sont probablement beaucoup plus prégnantes que ce qu'elles étaient il y a dix à quinze ans.
Vu les capacités que demandent les études de médecine, s'il y avait des vocations autres que celles de l'humanisme, les étudiants s'orienteraient vers d'autres carrières. Je ne pense pas qu'il faille remettre en cause les raisons pour lesquelles les étudiants choisissent les études de médecine.
En revanche, l'environnement, lui, a beaucoup changé. Les questions médico-économiques, de management et de digitalisation sont probablement beaucoup plus prégnantes que ce qu'elles étaient il y a dix à quinze ans.
Titidoc
Bravo pour cette nouvelle structure, tout d’abord, qui amène un vent de fraîcheur. Que proposez-vous pour aider les jeunes libéraux ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Tout d'abord, merci pour ces encouragements que l'on prend avec plaisir !
Notre volonté est de participer à faciliter l'exercice libéral pour les jeunes médecins qui le souhaitent. La structuration de Jeunes Médecins a justement pour objet de faire remonter les freins ou les inquiétudes liés à l'installation en libéral.
L'une des problématiques principales qui nous est remontée lors de notre sondage sur la plateforme Grand Débat est la pression liée aux charges en début de carrière et la nécessité de maintenir un chiffre d'affaires constant à partir du moment où l'on a débuté un exercice libéral.
L'une des propositions que l'on fait dans ce sens est l'exonération de la CARMF pendant les cinq premières années d'installation tout en bénéficiant de la protection sociale associée.
Une autre interrogation est celle du devenir de la tarification quelle que soit la discipline exercée et c'est pour cela que nous proposons l'accès à un libre choix du secteur tarifaire à l'installation et même tout au long de la carrière.
Notre volonté est de participer à faciliter l'exercice libéral pour les jeunes médecins qui le souhaitent. La structuration de Jeunes Médecins a justement pour objet de faire remonter les freins ou les inquiétudes liés à l'installation en libéral.
L'une des problématiques principales qui nous est remontée lors de notre sondage sur la plateforme Grand Débat est la pression liée aux charges en début de carrière et la nécessité de maintenir un chiffre d'affaires constant à partir du moment où l'on a débuté un exercice libéral.
L'une des propositions que l'on fait dans ce sens est l'exonération de la CARMF pendant les cinq premières années d'installation tout en bénéficiant de la protection sociale associée.
Une autre interrogation est celle du devenir de la tarification quelle que soit la discipline exercée et c'est pour cela que nous proposons l'accès à un libre choix du secteur tarifaire à l'installation et même tout au long de la carrière.
Doc75
Il y a presque autant de syndicats de médecins qu’il y a de médecins. Pensez-vous que les jeunes soient capables de se fédérer ou le syndicalisme est-il mort ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Merci beaucoup pour cette question ! C'est tout l'objet de cette structure qui rassemble tous les jeunes médecins, quels que soient leur spécialité et leur mode d'exercice, et vise ainsi à les sensibiliser à une représentation unifiée tout au long de leur carrière. Espérons que ce ne soit pas qu'un vœu pieux.
Jakez
Crois-tu que la fracture générationnelle entre médecins soit aussi profonde que les politiques et les journalistes le prétendent ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
On peut considérer que l'environnement influe sur la représentation que l'on a, notamment de son métier, et donc grandir dans les années 90 et 2000 n'aboutit pas aux mêmes logiques que grandir dans les années 50 ou 60. Néanmoins, étant des futurs « moins jeunes », on espère tous pouvoir suivre les évolutions. La question est peut-être de comment mieux accompagner les professionnels en ce sens...
Journaliste QDM (PT)
L’ouverture du numerus clausus annoncée par la ministre (+20% dans le cadre de la suppression du concours tel qu’il existe) est-elle une solution pour répondre aux difficultés d’accès aux soins ? Alors que les jeunes ne veulent plus s’installer en campagne et en exercice isolé ? Vont-ils être, de fait, obligés ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
La question de l'ouverture du numerus clausus pose surtout la question des capacités de formation et donc de l'acquisition des compétences pour les futurs médecins formés. Cette ouverture se faisant préférentiellement dans les territoires sous-dotés mais qui sont ceux avec le moins grand nombre d'enseignants, il y a donc de grands risques de créer des inégalités de formation sur le territoire.
On peut même pousser le raisonnement en pensant qu'il y aura des étudiants issus des régions avec le numerus clausus le plus faible qui iront remplir les facs qui sont les plus favorables pour entrer dans les études de médecine. Est-ce vraiment ce que l'on souhaite ?
Enfin, cette ouverture se fait dans un contexte de grands bouleversements en termes d'organisation de l'offre de soins notamment via la création de nouveaux métiers (type IPA) et la digitalisation. Les logiques de régulation en œuvre peuvent donc paraître dans ce domaine inadaptées. Tout en prenant en compte que nous sommes dans un espace européen ouvert et qu'il est possible, voire souhaitable, que des mobilités d'exercice se fassent à ce niveau.
La priorité concernant la formation des étudiants devrait donc être la reconnaissance au niveau européen, voire international, de la qualité des diplômes délivrés afin de donner aux futurs médecins formés en France toutes les clés pour se prémunir des évolutions en cours.
On peut même pousser le raisonnement en pensant qu'il y aura des étudiants issus des régions avec le numerus clausus le plus faible qui iront remplir les facs qui sont les plus favorables pour entrer dans les études de médecine. Est-ce vraiment ce que l'on souhaite ?
Enfin, cette ouverture se fait dans un contexte de grands bouleversements en termes d'organisation de l'offre de soins notamment via la création de nouveaux métiers (type IPA) et la digitalisation. Les logiques de régulation en œuvre peuvent donc paraître dans ce domaine inadaptées. Tout en prenant en compte que nous sommes dans un espace européen ouvert et qu'il est possible, voire souhaitable, que des mobilités d'exercice se fassent à ce niveau.
La priorité concernant la formation des étudiants devrait donc être la reconnaissance au niveau européen, voire international, de la qualité des diplômes délivrés afin de donner aux futurs médecins formés en France toutes les clés pour se prémunir des évolutions en cours.
Journaliste QDM (SL)
Ledocdu56
Les suicides se multiplient chez les confrères. Vous avez évoqué des plaintes systématiques. Mais que faire pour les situations passées ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Les structures syndicales, dans leur ensemble, se sont toujours mobilisées pour apporter leur soutien aux proches, familles et collègues des médecins qui se sont suicidés. Mais il est parfois difficile de pouvoir immédiatement entamer des procédures du fait de la période de deuil qui suit ces événements douloureux.
En dehors de ces questions individuelles, nous avons interpellé les tutelles sur les moyens de prévention et d'évaluation mis en œuvre pour ne pas permettre de s'habituer à l'intolérable. Force est de constater que depuis la prise de fonctions de Mme Buzyn, rien n'a été fait en ce sens (et le rapport Donata Marra n'a pas apporté de solution claire jusqu'à présent). J'en veux pour preuve qu'il est aujourd'hui impossible d'avoir accès à un registre des gestes et tentatives de suicide chez les médecins et soignants. Ce qui permettrait dans un premier temps de se rendre compte de manière objective de l'ampleur du « phénomène ».
Ainsi, les démarches judiciaires qui vont être engagées permettront de graver dans le marbre ces drames et d'empêcher ainsi qu'ils puissent passer inaperçus. Enfin, nous réfléchissons à l'organisation d'une marche blanche regroupant tous les soignants sans affichage politique ou syndical et permettant de témoigner de la souffrance dans le monde des soignants et de ses répercussions pour la population dont nous avons la charge. N'hésitez-pas à nous contacter via www.jeunesmedecins.fr
En dehors de ces questions individuelles, nous avons interpellé les tutelles sur les moyens de prévention et d'évaluation mis en œuvre pour ne pas permettre de s'habituer à l'intolérable. Force est de constater que depuis la prise de fonctions de Mme Buzyn, rien n'a été fait en ce sens (et le rapport Donata Marra n'a pas apporté de solution claire jusqu'à présent). J'en veux pour preuve qu'il est aujourd'hui impossible d'avoir accès à un registre des gestes et tentatives de suicide chez les médecins et soignants. Ce qui permettrait dans un premier temps de se rendre compte de manière objective de l'ampleur du « phénomène ».
Ainsi, les démarches judiciaires qui vont être engagées permettront de graver dans le marbre ces drames et d'empêcher ainsi qu'ils puissent passer inaperçus. Enfin, nous réfléchissons à l'organisation d'une marche blanche regroupant tous les soignants sans affichage politique ou syndical et permettant de témoigner de la souffrance dans le monde des soignants et de ses répercussions pour la population dont nous avons la charge. N'hésitez-pas à nous contacter via www.jeunesmedecins.fr
-- Dr xzv
Le rapport Aubert propose des paiements combinés, davantage de forfaits. Les syndicats seniors sont frileux. Votre syndicat est-il prêt à accompagner ce mouvement? Jusqu'où?
-- sancha panza
Les médecins sont-ils conscients que les forfaits aliènent leur liberté de prescription et leur pratique à la CPAM tout en préparant à la disparition de la médecine libérale?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Le sujet du financement questionne la communauté médicale sur sa capacité à élaborer des modèles médico-économiques qui conviendraient à sa pratique.
On peut donc penser que le rapport Aubert n'est qu'une conséquence de visions multiples au sein de la représentation médicale et aboutissant à terme à une perte de compréhension et donc de sens des mécanismes financiers qui entourent l'exercice médical, qu'il soit libéral ou hospitalier.
Jeunes Médecins a donc comme première ambition de réussir à réunir la communauté médicale, afin de faire émerger une vision unifiée et compréhensible des attentes des médecins, que ce soit en termes de modèle économique ou de rémunération.
On peut donc penser que le rapport Aubert n'est qu'une conséquence de visions multiples au sein de la représentation médicale et aboutissant à terme à une perte de compréhension et donc de sens des mécanismes financiers qui entourent l'exercice médical, qu'il soit libéral ou hospitalier.
Jeunes Médecins a donc comme première ambition de réussir à réunir la communauté médicale, afin de faire émerger une vision unifiée et compréhensible des attentes des médecins, que ce soit en termes de modèle économique ou de rémunération.
Rene
Bravo les jeunes ! Que faire pour dénoncer le médecin bashing ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Rester unis !
IGstras
Je suis installé en zone urbaine, quartier très agréable, toutes spécialités présentes, à 9 km d'un CHU, dans un cabinet de 2 médecins généralistes. Pas du tout un désert médical. Excellentes conditions de travail, pas de gardes. Je cherche un successeur suite à ma retraite. Malgré de nombreuses annonces sur divers médias, je n’ai eu aucun contact, en 3 mois. Les jeunes ne veulent-ils plus s’installer ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Comme dit tout à l'heure, il y a une crainte à l'installation du fait des charges inhérentes à ces premières années d'installation et une protection sociale dégradée dans l'exercice libéral, notamment pour les médecins en secteur 2. Mais contactez-nous sur www.jeunesmedecins.fr et nous essaierons de vous aider ;) !
Journaliste QDM (SL)
Raphaël
Les jeunes médecins ne s'investissent pas dans les syndicats de médecins libéraux ou les anciens libéraux ne leur laissent-ils pas la place ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Je pense qu'ils sont peu sensibilisés à la question et que la période de l'installation est peu propice à libérer du temps pour ce genre d'activité. Jeunes Médecins a justement pour but de les y aider.
Nono
Penses-tu que la jeune génération a la niaque suffisante pour pouvoir en MG exister encore comme médecin libéral ? Mes remplaçants sont choquants quand ils appellent le télésecrétariat pour diminuer le temps de consultations... Alors qu'ils n'ont pas de gardes la nuit. Non ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Je pense que notre génération a surtout comme volonté d'adapter leur activité à leurs contraintes du moment. Cela peut pouvoir dire effectivement diminuer cette activité à un moment donné, mais également travailler fortement à d'autres moments. Il faut donc que le système s'adapte à ces nouvelles organisations de travail. Le salariat n'est probablement pas la panacée mais l'activité libérale ne permet pas aujourd'hui un exercice sécurisé en termes de protection sociale.
Drjivago
Quel est votre avis sur l'accès au secteur 2 ? Faut-il changer les règles du jeu ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Dans son livre blanc, Jeunes Médecins propose l'accès au secteur 2 pour tous, et ce dès l'installation. Cette proposition a pour but d'installer un rapport de force avec l'organisme payeur, à savoir l'Assurance-maladie, qui doit être désigné comme le seul responsable d'un secteur 1 non attractif.
asv
Bonjour. La terminologie « installation en libéral » ne fait-elle pas partie d'un paradigme ancien ? Ne conviendrait-il pas d'en parler différemment, en réponse aux besoins des jeunes médecins et orientations de la médecine / de l'époque ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Personne ne parle « d'installation en libéral » mais plutôt de début de carrière et, effectivement, il y a là un sujet au vu du temps moyen de stabilisation dans la carrière professionnelle d'un jeune médecin. Là aussi, il y a de nouvelles organisations de travail à inventer.
asv
Il y a des médecins installés depuis des décennies qui ont compris que leur mode d'exercice, en libéral et isolé, n'existerait probablement plus d'ici à quelques années et expriment le besoin de se rapprocher de la nouvelle génération et des nouveaux modes d'exercice. Avez-vous identifié ce phénomène ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Je pense que la question même de l'installation doit être interrogée car il est fort probable que les jeunes médecins, et encore plus ceux à venir, ne s'ancrent ni sur un territoire ni sur un mode d'exercice.
Michael
Ne pensez-vous pas que notre ministre-médecin nous endort ? Sous prétexte d’être du métier, ne participe-t-elle pas à la paupérisation de la profession avec ses réformes ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Je ne crois pas qu'elle soit anesthésiste ;)... Blague à part, il y a une vraie question sur « qui décide vraiment ». Et donc, quel est l'objectif effectivement d'avoir nommé une ministre médecin en dehors des questions de santé publique - dont il faut admettre que les orientations prises vont dans le bon sens.
Dr Wang
Le pourcentage des médecins salariés est en augmentation (environ 47 % contre 42 % en 2010). Cette augmentation sera-t-elle LA solution pour régler une fois pour toutes le problème du manque de médecins (voire de jeunes médecins) en ruralité ? Et être isolé pour un jeune médecin semble de plus en plus difficile. Avez-vous une autre solution pour combattre la désertification et inciter les jeunes à s'installer, à repenser la médecine rurale ? Merci.
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Je ne crois pas que le salariat soit la clé de l'épanouissement personnel. Il n'y a qu'à voir le dynamisme que représente aujourd'hui l'auto-entrepreunariat. A mon sens, la question est plus celle de la prise en main de ses objectifs de carrière et comment permettre d'y parvenir dans un environnement sécurisé #protectionsociale.
Journaliste QDM (SL)
Dr EB
Dans le contexte de l'après #metoo, la nouvelle génération est-elle plus sensible aux questions des violences sexuelles (au sein de la profession ou en termes de détection et de prise en charge des violences vécues par les patient-e-s) ? L'esprit carabin apparaît-il déplacé ou dépassé ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
L'émergence de situations de harcèlement au travail, et notamment sur la sphère sexuelle, doit participer d'un mouvement vers une plus grande transparence dans les relations professionnelles et notamment quand il est question de hiérarchie. Si #metoo permet de libérer les paroles, c'est une bonne chose, tant que cela est géré par une instance indépendante.
Doc senior
Bonjour. Vous êtes à la tête d'un nouveau syndicat... Un de plus ! Pourquoi Jeunes Médecins ? Y a-t-il des spécificités à être un JEUNE médecin ? Jusqu'à quel âge est-on jeune ? Qu'apporte de plus votre syndicat ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Notre syndicat apporte le débat et ça a l'air de pas mal fonctionner... ;)
Journaliste QDM (PT)
Encore et toujours les mêmes conneries, conflits générationnels, blabla.
Serment, sacerdoce... il serait bien de vivre avec son temps (même si tout est relatif), les enfants.
On peut très bien exercer son boulot de médecin avec bienveillance et grande minutie sans avoir épousé cette idée ancienne de concept du messie ; il est philosophiquement plus simple de donner un sens à sa vie en imaginant que parce que l’on est médecin on est investi d’une tâche quasi divine, mais il n’en demeure que ce n'est qu’une simple idéologie.
Qu’en pense notre cher confrère psychiatre qui semble assez jeune et coincé entre une génération plus ancienne et la mienne ?
Serment, sacerdoce... il serait bien de vivre avec son temps (même si tout est relatif), les enfants.
On peut très bien exercer son boulot de médecin avec bienveillance et grande minutie sans avoir épousé cette idée ancienne de concept du messie ; il est philosophiquement plus simple de donner un sens à sa vie en imaginant que parce que l’on est médecin on est investi d’une tâche quasi divine, mais il n’en demeure que ce n'est qu’une simple idéologie.
Qu’en pense notre cher confrère psychiatre qui semble assez jeune et coincé entre une génération plus ancienne et la mienne ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Pas grand chose.
Journaliste QDM (PT)
La suppression du numerus clausus et des ECN, c'est bien ou c'est nul ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Cf plus haut
Doc 75
Qu’est-ce qui limite l’attractivité des hôpitaux publics pour les plus jeunes, à votre avis ? Et comment y remédier, y compris dans les CHU ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
L'état de déliquescence et de sous-financement participe probablement en partie à la difficulté des jeunes médecins de se projeter dans une carrière future à l'hôpital public. Il y a également la question de la gouvernance hospitalière et de la perte du pouvoir médical qui aboutit à une perte de sens de l'exercice au sein de ces établissements.
La question de la scission entre établissements universitaires et non-universitaires peut être posée car elle entraîne des clivages au sein de la communauté médicale hospitalière... et libérale. N'est-il pas temps de laisser l'Université décider de ce qui est universitaire ou de ce qui ne l'est pas ?
La question de la scission entre établissements universitaires et non-universitaires peut être posée car elle entraîne des clivages au sein de la communauté médicale hospitalière... et libérale. N'est-il pas temps de laisser l'Université décider de ce qui est universitaire ou de ce qui ne l'est pas ?
Doc_Pro
Je retente avec votre début de réponse. Vous nous avez dit que votre jeune syndicat est pour un accès au secteur 2 pour tous. Donc un nouveau type de convention avec des dépassements autorisés pour tous les médecins. Cela me pose 2 questions : celle du financement de cette mesure d'une part et celle de l'accès aux soins pour les plus défavorisés ensuite, non ? Est-ce qu'une revalorisation des actes en tarifs opposables ne serait pas plus éthique vis-à-vis de nos patients tout en nous garantissant des revenus « décents » ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
On dit exactement la même chose... La question est donc : qu'est-ce qui empêche aujourd'hui un médecin avec un exercice libéral à temps de travail équivalent de gagner à peu près autant qu'un autre médecin (en dehors des coûts spécifiques aux disciplines médico-techniques et plateaux techniques) ? La réponse est peut-être dans la capacité des syndicats de médecins signataires à obtenir de manière uniforme des tarifs opposables attractifs pour toutes les spécialités...
DRmars
J'ai vu que vous vouliez supprimer le statut d'assistant. Quel intérêt ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
En finir avec les statuts précaires en début de carrière : 7,23 euros de l'heure, est-ce vraiment raisonnable ?
AM
Les médecins, internes issus des jeunes générations semblent avoir une relation à l'industrie pharmaceutique très différente de leurs aînés, plus distante et prudente. Qu'en pensez-vous ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
C'est une bonne chose encore une fois, à partir du moment où l'on reste dans la nuance et qu'on ne tombe pas dans un mouvement de balancier inverse (je n'ai pas de liens d'intérêt) :).
P"tite fripouille
Si je me réfère à votre parcours personnel, vous avez opté pour la psychiatrie... Qu'allez-vous faire dans cette galère ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Le plus beau métier du monde !
Journaliste QDM (SL)
Ce Live chat est sur le point de se terminer. Dernière question.
-- Viandard
Et dans 20 ans, vous vous imaginez président de la CSMF, de la FMF ou du SML ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Il y aura probablement une alternative...
Journaliste QDM (SL)
C’est fini pour aujourd’hui. Merci Dr Loeb d’avoir dialogué avec les lecteurs du « Quotidien ». Le mot de la fin ?
Dr Emanuel Loeb (Jeunes médecins)
Merci pour votre invitation. N'hésitez pas à consulter notre site d'information www.jeunesmedecins.fr et, pour les plus jeunes, rejoignez-nous !
Journaliste QDM (SL)
Nous n’avons pas eu le temps de relayer toutes vos questions, très nombreuses aujourd’hui. Merci à toutes et à tous pour votre participation !
Rendez-vous le 17 avril 2019 pour un nouveau Live Chat, sur le thème des ECN. Julien Vibert, major en 2015, partagera son expérience et répondra à vos questions en direct.
Rendez-vous le 17 avril 2019 pour un nouveau Live Chat, sur le thème des ECN. Julien Vibert, major en 2015, partagera son expérience et répondra à vos questions en direct.
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