Une première en France, près de Lyon

Une maison de répit pour soulager les aidants

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Publié le 08/11/2018
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Au milieu d’un parc arboré d’un hectare s’élève un bâtiment flambant neuf, à la façade en bois. À l’intérieur, un mobilier chaleureux, des espaces de jeux pour les enfants, un salon cosy, un espace de sport, un autre de balnéothérapie et une vingtaine de chambres en tout. C’est la nouvelle maison de répit de la Métropole de Lyon, qui vient d’ouvrir ses portes début octobre à Tassin-la-Demi-Lune, à quelques kilomètres de Lyon.

Portée par la Fondation France Répit qui a vocation à développer le répit en France et par la Fondation OVE, il s'agit de la première maison de ce type en France. « C’est la seule qui puisse accueillir à la fois des enfants et des adultes. Elle reçoit les personnes fragilisées par la maladie ou un handicap et les proches qui l'aident », explique Henri de Rohan-Chabot, délégué général de la Fondation France Répit. Au rez-de-chaussée, se trouvent cinq chambres pédiatriques, tandis que les chambres adultes et aidants sont situées à l’étage. La maison compte 10 places d’aidés adultes et 5 chambres pour les aidants. Un studio « famille » permet d’héberger quatre personnes et aide les proches à « se concentrer sur le lien familial en étant déchargés des soins ». De grandes terrasses, accessibles aux personnes en fauteuil roulant, s’ouvrent sur le parc.

Pensé comme une maison

« L’établissement est pensé comme une maison, pas comme un hôpital », insiste le Dr Géraldine Pouly, médecin au sein de l’équipe mobile de répit associée à la maison. « La maison est ouverte toute l’année, 365 jours par an. Elle comporte deux antennes : la maison de répit en elle-même et une équipe mobile de répit ». Cette dernière compte sept professionnels de santé : deux médecins à mi-temps, une infirmière à temps plein, deux psychologues à mi-temps, une assistante sociale à mi-temps et une assistante de direction qui est sur les deux dispositifs.

 « Nous nous rendons au domicile de l’aidant à sa demande pour évaluer sa situation et son niveau d’épuisement. Nous nous déplaçons toujours en binôme, en fonction de ce que nous avons pu déterminer au téléphone : s’il est débordé par le côté administratif c’est l’assistante sociale qui vient, si c’est la dépression qui guette c’est plutôt la psychologue », détaille le Dr Pouly. L’équipe mobile fait le tour de la santé physique, psychologique, de la situation professionnelle de l’aidant, puis essaie de proposer des solutions pour que le parcours au domicile soit le plus long possible. « La solution n’est pas forcément un séjour à la maison de répit, mais cela reste très demandé », assure le Dr Pouly. Plusieurs types de répit sont possibles : certains aidants ont besoin d’un répit court mais régulier et d’autres souffrent d’un épuisement tellement important qu’ils ont besoin d’un répit durable. Il existe aussi le répit d’urgence, par exemple lorsqu’un aidant tombe malade et a besoin d’être pris en charge.

« Nous pouvons accueillir soit l’aidant et l’aidé, soit l’aidant seul, soit l’aidé seul, souligne le Dr Pouly. Cela dépend de la famille. Nous ne voulons rien bousculer, mais seulement accompagner. Par ailleurs, nous accueillons des pathologies très variées : cancers, handicap congénital, maladie neurodégénérative. Les seules personnes que nous ne pouvons pas recevoir sont celles qui souffrent de troubles du comportement importants. De même, deux critères importants doivent être remplis pour pouvoir bénéficier d’un séjour en maison de répit : la personne doit être domiciliée dans la Métropole de Lyon et être âgée de moins de 60 ans ». La maison de répit compte une vingtaine de personnels soignants, infirmières, aides-soignants et aide médico-psychologiques. « Nous pouvons maintenir une HAD dans la maison, avec éventuellement un renfort de libéraux si les soins sont très lourds. Tous les soins qui sont réalisés au domicile peuvent être réalisés ici », conclut le Dr Pouly.

Anne-Gaëlle Moulun

Source : Le Quotidien du médecin: 9700