Une cohorte de l’Assurance-maladie

La contraception favorise le suivi

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Publié le 29/10/2018
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Constances est une vaste cohorte épidémiologique constituée d’un échantillon représentatif de la population adulte (femmes et hommes âgés de 18 à 69 ans) affiliés au régime général de la Sécurité sociale. Elle compte aujourd’hui 180 000 personnes, sur les 200 000 visées à terme. Les participants sont invités chaque année à remplir un autoquestionnaire et à bénéficier d’un bilan complet tous les 5 ans. Il s’agit donc d’une très vaste base de données, qui peut donner lieu à de nombreuses analyses – avec certes un biais de sélection, puisqu’il s’agit de participants volontaires affiliés à l’Assurance-maladie.

L’une d’elles a porté sur l’impact du mode de contraception sur la pratique des frottis cervico-utérin (FCU) dans un échantillon de plus de 22 000 femmes âgées de 18 à 50 ans, ayant déjà eu des rapports sexuels. Quelque 4 200 ont été exclues pour différents critères (hystérectomie, ovariectomie, ménopause, antécédent de cancer du col, infection par le VIH et insuffisance rénale). Près de 9 femmes sur 10 étaient âgées de plus de 25 ans (âge moyen 38,6 ans), et 78,5 % des femmes de plus de 25 ans étaient à jour pour le FCU (le dernier remontant à moins de 3 ans).

L’absence de contraception, le recours aux préservatifs comme aux méthodes naturelles en tant que contraceptif sont plus souvent associés à la non-réalisation des FCU. Les femmes de plus de 25 ans ne désirant pas de grossesse et n’utilisant pas de contraception étaient moins souvent à jour que celles qui utilisaient une contraception par un dispositif intra-utérin (DIU), et ces dernières, comme les femmes enceintes, étaient plus souvent à jour que celles qui avaient recours à un autre mode de contraception.

Des critères sociaux

D’autres critères sont liés à la non-réalisation des FCU : un état de santé ressenti comme moyen ou mauvais, le surpoids et l’obésité ou encore le tabagisme, ainsi que, statistiquement, en analyse multivariée, différents paramètres sociaux : l’âge, de 30 à 44 ans, l’origine géographique (ultramarine, africaine ou asiatique), le niveau d’études bas, la nulliparité et les difficultés financières persistantes. Les femmes ayant souvent des douleurs au moment des rapports sexuels sont aussi moins souvent à jour.

Une autre analyse, menée sur un échantillon de plus de 26 000 femmes, s’est penchée sur les algies pelviennes chroniques. Elle souligne la forte prévalence des douleurs chroniques, de 48 % pour les dysménorrhées et de 37 % pour les dyspareunies. Les dysménorrhées sont plus fréquentes chez les femmes jeunes, les fumeuses et celles originaires d’Afrique, et moins fréquentes chez les femmes utilisant une contraception hormonale, chez celles ayant un niveau d’études supérieures et celles pratiquant régulièrement une activité physique. Les dyspareunies concernent plus souvent les femmes jeunes, et, à un moindre degré, celles de plus de 50 ans.

Présentations des Drs Stéphanie Mignot, Poitiers et Virginie Ringa, Paris

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9698