Et dans les instances, où sont les femmes ?

Publié le 18/01/2019
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Elles représenteront bientôt plus de 50 % de la profession mais les femmes généralistes restent encore très minoritaires dans les instances représentatives et de gouvernance du monde de la santé. Dans une tribune publiée dans Le Monde, un collectif réclamait il y a quelques jours plus de parité dans les postes hospitalo-universitaires, dans les instances de gouvernance des établissements, des facultés de médecine et les conseils d’administration des sociétés savantes médicales. En médecine générale, moins d’une dizaine de professeurs titulaires sont des femmes, c’est un peu mieux du côté des maîtres de conférences titulaires où elles représentent avec un peu plus d’un tiers des effectifs. En dehors de l’université, le bilan n’est pas plus glorieux. Trois femmes seulement sont présidentes d’URPS (Grand Est, Océan Indien et Martinique) et elles sont systématiquement en infériorité numérique dans les bureaux des Unions. Les bureaux des URPS d’Île-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes n’en comptent même aucune. Toujours pas de femmes non plus à la tête des syndicats seniors. à l’Ordre des médecins, le Conseil national en compte cinq parmi ses quelque 54 membres. Et sur les 1 896 conseillers départementaux titulaires, 651 sont des conseillères, soit un tout petit peu plus d’un tiers.

Bientôt majoritaires, pas décisionnaires De nouvelles règles, datées de l’été 2017, prévoient la parité pour les élections. Il faut maintenant voter pour un binôme (un homme, une femme). Les conseils départementaux sont en voie de renouvellement par moitié et le Conseil national sera modifié (également par moitié) en juin 2019. « La parité parfaite interviendra dans trois ans, après renouvellement de l’autre moitié de ces conseils », explique le Cnom. Les conseils régionaux de l’Ordre seront pour leur part entièrement renouvelés début février. Mais pour certaines, cette parité reste une façade. « Les binômes imposés par le gouvernement n'empêchent pas que les femmes élues restent sur les strapontins. Dans les bureaux, elles ont des fonctions d’adjointes. Elles sont souvent chargées de l'entraide », estime le Dr Isabelle Gautier, présidente de l’Association française des femmes médecins. « On nous dit : de quoi vous plaignez-vous ? Vous serez majoritaires. Certes, mais pas décisionnaires. »


Source : lequotidiendumedecin.fr