Santé des soignants

16 000 appels pour le numéro d'entraide de SPS, hypersollicité pendant la pandémie

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Publié le 29/04/2022

Créé en 2016, le numéro vert SPS a, au total, reçu plus de 16 000 appels, dont près de 12 000 en deux ans de crise sanitaire. Depuis l'ouverture de la plateforme aux étudiants, ces derniers représentent 43 % des appels.

Le numéro vert de l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) a été mis en place en 2016 pour apporter une aide aux professionnels de santé en difficulté. Accessible au 0 805 23 23 36, le dispositif est également disponible via l’application Asso SPS, téléchargeable sur smartphone. Gratuit, anonyme et confidentiel, disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, ce numéro vert peut compter sur cent psychologues formés. Depuis cinq ans, il a reçu, au total, plus de 16 000 appels, dont près de 12 000 en deux ans de crise sanitaire, selon un nouveau bilan daté du 28 avril présenté par l'association.

« Cette activité grandissante et continue du dispositif SPS témoigne du réel besoin d’écoute et de soutien des professionnels de santé rendus vulnérables ». Un besoin, « qui s’est manifesté encore plus vivement avec la pandémie puisque le nombre d’appels a bondi depuis mars 2020 (75 % du total des appels enregistrés depuis l’ouverture en 2016) ».

Dans le détail, de janvier à décembre 2021, la plateforme a reçu près de 5 700 appels, soit près de 16 par jour. Ces appels ont duré 25 minutes en moyenne et 4 % d’entre eux se sont prolongés au-delà d’une heure. Plus de 1 200 appels ont été passés la nuit (soit près du quart des appels) et près de 600 le dimanche.

2/3 des appelants sont des femmes

Sur le profil des appelants, plus de 2/3 sont des femmes ; 45 % sont salariés ; 8 % exercent en libéral ; et plus du tiers sont étudiants. L’âge moyen est de 43 ans pour les professionnels de santé et 23 ans pour les étudiants. Les trois professions les plus représentées sont les infirmiers (15 %), les aides-soignants (9 %) et les médecins (6 %), lesquelles représentent 30 % des appels au total. Un quart des appels ont été passés depuis l’Île-de-France, 12 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 10 % en Auvergne-Rhône-Alpes.

En 2020, la majorité des appels (55 %) concernaient le Covid-19. En 2021, les motifs sont plus diversifiés : 37 % sont d’ordre personnel (cause familiale, problème de santé…) ; 19 % d’ordre professionnel (épuisement, conflits…) ; 13 % motivés par la pandémie (anxiété liée au confinement ou au virus en lui-même…), précise l’association.

43 % des appels viennent des étudiants

Depuis l’ouverture du numéro vert aux étudiants en avril 2021, SPS estime que « près de 43 % des appels proviennent de la population étudiante (seul un quart fait des études en santé) », à 28 % depuis l’Île-de-France. Leurs demandes d’écoutes étaient motivées en premier lieu par des situations personnelles (48 %) et des problèmes liés au parcours étudiants (28 %).

Sur l’ensemble des appels recueillis en 2021, plus de la moitié était classée de niveau 1 (anxiété plus ou moins addiction) ; 10 appels étaient de niveau 5 (risque de passage à l’acte imminent), provenant pour 7 d’entre eux d’étudiants et 3 de professionnels de santé ; et 98 appels de niveau 4 (idéations suicidaires). En 2020, 17 appels de niveau 5 avaient été répertoriés par l’association.

12 % des appels renvoyés vers le médecin traitant

Près de 60 % des appels ont fait l’objet d’une réorientation, notamment en rendez-vous avec un psychologue (19 %) ; des psychologues du réseau Souffrance et travail (13 %) ; le médecin traitant (12 %) ; et d’autres réseaux, comme Morphée, ou des dispositifs associatifs, des services sociaux… Les appels de niveaux 3 à 5, allant d’épuisement professionnel, au risque de passage à l’acte imminent, ont systématiquement été réorientés vers un médecin généraliste et un psychiatre.


Source : lequotidiendumedecin.fr