Ebola : l’ONU bat le rappel et demande 1 milliard pour la lutte contre l’épidémie

Publié le 16/09/2014
1410884983544948_IMG_136016_HR.jpg

1410884983544948_IMG_136016_HR.jpg
Crédit photo : AFP

Les Nations unies ont demandé près d’un milliard de dollars (773 millions d’euros) pour lutter contre Ebola en Afrique de l’ouest, soit près du double des fonds déjà demandés il y a moins d’un mois. « C’est un énorme défi financier », a reconnu la responsable des opérations humanitaires des Nations unies, Valérie Amos, à l’issue d’une réunion à huis clos avec les États à Genève.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a d’ailleurs décidé de se saisir du sujet de santé publique, une démarche très inhabituel pour une instance chargée de veiller à la paix et à la sécurité internationales. Une « réunion d’urgence » est prévu ce jeudi à l’issue de laquelle, des « engagements concrets », devront être pris, a indiqué Samantha Power, l’ambassadrice américaine à l’ONU qui assure la présidence du Conseil en septembre. « Il est essentiel que nous examinions la progression de l’épidémie et que nous mobilisions les ressources », pour la combattre, a-t-elle souligné.

3 000 militaires américains

Le président américain Barack Obama qui doit annoncer aujourd ce mardi au Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) à Atlanta, un plan d’action d’envergure contre l’épidémie a demandé au Congrès d’approuver un financement de 88 millions de dollars (68 millions d’euros) supplémentaires, portant à 250 millions de dollars la contribution des États-Unis. Quelque 3 000 militaires américains devraient être envoyés sur place, principalement au Liberia.

L’Union européenne, a pour sa part, exhorté ses membres à rattraper « le temps perdu ». Au cours d’une réunion organisée à la demande de la France, à Bruxelles, Mme Kristalina Georgieva, commissaire européenne responsable de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la réaction aux crises, a appelé les États membres à « chiffrer » d’ici fin septembre leurs contributions, en plus des quelque 150 millions d’euros déjà prévus par la Commission, consacrés pour l’essentiel à renforcer les services publics dans les pays touchés. Une dizaine de pays ont fait part de leur engagement à accorder crédits et moyens, dont l’Allemagne, qui s’est dit prête à accueillir des malades.

La France aux « avant-postes »

La France a déjà annoncé la création d’un centre de traitement et la mise en place d’un nouveau laboratoire, pour un budget de neuf millions d’euros, qui s’ajoute à un premier million débloqué au début de l’épidémie. La ministre de la Santé Marisol Touraine s’est félicité que la France tout comme le Royaume-Uni, présent en Sierra Leone, soient « aux avant-postes » contre l’épidémie.

« Cela marque un moment important contre Ebola », a-t-elle estimé saluant le soutien à la proposition française de mécanisme pour assurer les évacuations sanitaires de personnel humanitaire. « Si nous voulons envoyer du personnel sanitaire et humanitaire sur place, nous devons leur assurer que nous pouvons les rapatrier », a souligné le commissaire à la Santé, Tonio Borg. « Nous devons isoler la maladie, mais surtout pas les pays », a-t-il aussi insisté après la décision de plusieurs compagnies aériennes de couper les ponts avec les pays touchés.

Après Cuba qui a décidé d’envoyer 62 médecins et 103 infirmiers en Sierra Leone, c’est au tour de la Chine d’annoncer l’envoi de 59 experts supplémentaires en Sierra Leone, portant à 174 le nombre de ses personnels médicaux dans ce pays.

Nouvelles recommandations pour la prise en charge des échantillons biologiques et des déchets

Dans le contexte actuel de l’épidémie à virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest, le Haut Conseil de la santé publique fait de nouvelles recommandations, complémentaires de son précédent avis du 10 avril dernier. Le nouvel avis porte, à la demande de la Direction générale de la santé ( saisine du 28 juillet 2014), sur deux points :

- la gestion des déchets d’activités de soins à risque infectieux et assimilés ( DASRIA ), des excréta , des fluides biologiques issus de patients suspects, possibles ou confirmés de fièvre hémorragique virale ( FHV ) ;
- les mesures de sécurité biologique pour la prise en charge des échantillons biologiques des patients suspects de présenter une fièvre hémorragique liée au virus Ebola .
Dr Lydia Archimède

Source : lequotidiendumedecin.fr
Sommaire du dossier