Le tofacitinib fait partie de la famille des inhibiteurs des Janus kinases, à l’origine d’une action anti-inflammatoire et immunomodulatrice.
Les patients inclus étaient des adultes atteints de RCH en poussée d’intensité modérée à sévère et en échec/intolérance aux corticoïdes, immunosuppresseurs ou anti-TNF. Le tofacitinib était administré par voie orale à la dose de 10 mg x 2 par jour. Le critère principal de jugement était la rémission clinique à la 8e semaine.
1 139 patients ont été inclus, 905 et 204 respectivement dans les groupes tofacitinib et placebo. Plus de 50 % avaient une atteinte pancolique et avaient déjà été traités par anti-TNF.
Des résultats encourageants
En termes d’efficacité, les résultats étaient significatifs, avec une rémission clinique de 17 % et 5 % respectivement dans les groupes tofacitinib et placebo. Les chiffres étaient de 30 % et 13 % pour la cicatrisation endoscopique. Cette différence était aussi observée dans la population en échec des anti-TNF. « Fait important, l’efficacité est rapide avec une différence significative entre les groupes dès la 2e semaine » note le Pr Y. Bouhnik.
En termes de tolérance, aucune différence entre les groupes. À noter une infection herpétique dans le groupe tofacitinib. Sur le plan biologique, on notait une augmentation du cholestérol total et LDL.
Le Pr Bouhnik considère qu’« une modalité d’administration facile, une efficacité significative et un délai d’action rapide chez des patients naïfs ou réfractaires aux anti-TNF sont des atouts majeurs pour ce nouveau traitement ». Il note cependant que « près de 50 % des patients en induction n’ont pas arrêté les corticoïdes pendant l’étude, du fait de la méthodologie de l’essai, et la part de leur action dans l’effet observé n’est donc pas connue ».
« Les résultats du tofacitinib en entretien et sa tolérance ont été récemment présentés au congrès européen des MICI (ECCO, Barcelone, 2 017) et apportent beaucoup d’espoir pour les patients. Les modalités précises d’administration, notamment la dose, et le positionnement par rapport aux traitements existants devront être évalués » conclut-il.
D’après un entretien avec le Pr Bouhnik, CHU Saint Antoine, Paris
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