Chez la femme enceinte, la grippe est à l'origine de fausses couches, d'accouchement prématuré et surtout de complications pulmonaires, avec un taux d'hospitalisation multipliée par un facteur 4 ou 5 par rapport à la population générale. La réponse immunitaire du vaccin antigrippal est comparable à celle observée dans la population générale et la vaccination permet de réduire de 50 % le risque de grippe chez les mères et les enfants.
Les vaccins anti grippaux ont une AMM à tous les stades de la grossesse. Les recommandations préconisent de vacciner les personnes à risque de forme grave, dont les femmes enceintes, quel que soit le terme de la grossesse, et de vacciner l'entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois (et donc les mères qui allaitent) qui présentent des facteurs de risque de grippe sévère (prématurité, cardiopathie, déficit immunitaire, pathologie pulmonaire, neurologique ou neuromusculaire).
La coqueluche est la première cause de mortalité par infection bactérienne communautaire chez le nourrisson de moins de 3 mois, qui sont le plus souvent contaminés par leurs parents.
La vaccination n’est pas recommandée pendant la grossesse, mais elle est recommandée, dans le cadre de la stratégie du « cocooning », chez les adultes ayant un projet de grossesse, à l'occasion du rappel DTPolio à l'âge de 25 ans, et à l'occasion d'une grossesse : dans la fratrie pendant la grossesse puis le plus tôt possible après l'accouchement pour la mère.
La rougeole est responsable durant la grossesse de pneumopathies avec syndrome de détresse respiratoire aiguë, de mort fœtale in utero, de fausses couches et d'accouchement prématuré. En cas d'exposition pendant la grossesse, la femme doit recevoir des Ig polyvalentes dans les 6 jours. Pour le nouveau-né, le risque est celui d'une rougeole congénitale ou néonatale.
La rubéole expose à un risque élevé de malformation avant 11 semaines d'aménorrhée. La vaccination rougeole/rubéole, vaccin vivant, doit être réalisée chez les femmes non vaccinées ayant un projet de grossesse et au moins un mois avant une grossesse, sans dépasser 2 doses, même si la sérologie reste négative.
En France 98,8 % des femmes sont immunisées contre la varicelle. La maladie au cours de la grossesse expose au risque de pneumopathie varicelleuse. L’enfant à naître est à risque d’infection congénitale (1 % des cas de varicelle avant 20 SA), et de zona dans la petite enfance, si la contamination se fait après 20 SA. La varicelle péripartum (de J-5 à J+2) peut entraîner une varicelle néonatale sévère, qui s'accompagne d'une mortalité de 7 % avec traitement et de 30 % sans traitement.
Le vaccin contre la varicelle est un vaccin vivant, qui est donc contre-indiqué pendant la grossesse. En cas d'exposition, il faut faire des IgE spécifiques dans les 4 jours.
La vaccination se discute chez la femme en âge de procréer sans antécédent de varicelle.
La vaccination contre l'hépatite B et l'hépatite A est possible chez la femme enceinte et allaitante.
On doit vacciner une femme enceinte contre le DTpolio si elle n'est pas à jour, et un schéma de vaccination en cours doit être poursuivi pendant la grossesse et l'allaitement.
D'après la présentation du Dr Caroline Simon-Toulza, Toulouse
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