Les propriétés des particules que la protonthérapie utilise permettent de diffuser l’énergie de façon très localisée en épargnant les tissus alentours. « La protonthérapie permet de traiter des tumeurs situées dans des “localisations à risque de séquelles”, en particulier des tumeurs cérébrales. L’une des plus fréquentes chez l’enfant est le médulloblastome qui nécessite une irradiation cranio-spinale, une technique accessible depuis 2022 en protons à Curie », détaille la Pr Sylvie Helfre, oncoradiothérapeute à l’Institut Curie.
Pour aller plus loin avec la protonthérapie, il sera tout d’abord nécessaire de mettre au point des techniques pour irradier certaines localisations, mais également de se doter de nouvelles technologies. « Les tumeurs situées dans les cavités abdominale ou thoracique, dans les tissus mous, sont des tumeurs mobiles avec la respiration. Pour les cibler, nous devrons acquérir des scanners qui s’intégreront aux machines – une imagerie embarquée – afin de vérifier le bon positionnement, avant chaque faisceau de protons, de la zone à irradier », détaille le Pr Gilles Créhange, chef du département de radiothérapie oncologique à Curie.
La protonthérapie couplée à l’effet Flash fait aussi espérer de meilleurs résultats, à l’image de ceux obtenus avec la radiothérapie Flash (électrons). « C’est une technique qui paraît très prometteuse pour diminuer la dose aux tissus sains chez l’enfant, les essais cliniques viendront ensuite », précise la Pr Helfre.
La priorité sera de disposer de plus de machines de protons
Pr Sylvie Helfre, oncoradiothérapeute à l’Institut Curie
Autre innovation, le projet Frathea souhaite développer un irradiateur pouvant envoyer des faisceaux d’électrons de très hautes énergies, afin d’atteindre des tumeurs plus profondes qu’aujourd’hui. Des essais cliniques dans les tumeurs de l’enfant sont envisagés.
Enfin, « la technique par mini-faisceaux est également prometteuse pour mieux protéger les tissus sains », complète-t-elle. « Mais ces thérapies sont très coûteuses, c’est pour cela que nous développons d’autres techniques comme la radiothérapie en hypofractionnement extrême (stéréotaxique) », ajoute le Pr Créhange. « Avant tout, la priorité sera de disposer de plus de machines de protons, car nous sommes limités dans le nombre de patients qu’il est possible de prendre en charge avec le parc actuel de machines en France », conclut la Pr Helfre.
L’ultraprécision de la protonthérapie
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