La lutte contre la pandémie a fini par faire reculer le virus, grâce à la vaccination massive et à la chaleur. On s'empresse donc d'annoncer le pire, un quatrième confinement en septembre. Le gouvernement a adopté un plan pour les vacances, en accélérant le rythme des injections avant la fin du mois et en promettant aux patients qu'ils auront un rendez-vous à leur retour. Mais personne ne peut prédire l'avenir. Il se peut que l'abandon du masque à l'air libre et du couvre-feu produise des effets néfastes ; il se peut que le variant Delta, ou indien, fasse des ravages. Il se peut aussi qu'un début d'immunisation collective protège la population. En tout état de cause, on ne voit pas ce que les pouvoirs publics peuvent faire de mieux que de se préparer au pire et de surveiller l'évolution de la pandémie comme le lait sur le feu.
Le coût économique, social, moral du virus est incalculable. Ceux qui dénonçaient il y a peu le gonflement affolant de la dépense publique, réclament un plan pour rembourser la dette Covid. Ce plan existe, il est fondé sur la croissance qui sera bonne cette année et l'an prochain. D'autres ne voient d'issue que dans une hausse des impôts (ce qui n'entre pas dans les intentions du gouvernement), pour inquiéter davantage les électeurs. D'autres ironisent sur la prétention du président de la République à jouer un rôle diplomatique important au sein de l'Union européenne (UE). Il a pourtant obtenu de l'Allemagne la mise en commun de la dette européenne, ce qui protège tout le monde contre la faillite. Il ne s'agit pas d'une clause dans un accord mais d'un changement de cap structurel dans le fonctionnement des institutions européennes.
Une petite musique
Ce n'est pas un exploit miraculeux, mais la moindre des impartialités consisterait à faire crédit à Emmanuel Macron de cette avancée gigantesque. Dans sa diversité, l'opposition perd le nord. Elle applique la formule anglaise : « You're damned if you do, you're damned if you don't », ce qui veut dire que n'importe quel choix vous précipite en enfer. N'importe quel président français se serait auto-glorifié de ce résultat. On serait presque tenté d'accorder le pouvoir à l'opposition pour qu'elle nous prouve qu'elle ne peut pas faire ce qui a été fait.
Une nouvelle petite musique parcourt les commentaires radiophoniques ou télévisés : Macron ne serait plus en mesure de battre Marine Le Pen au second tour. Bien entendu, personne n'en sait rien et, d'ailleurs, les sondages ne reconnaissent pas ce cas de figure, ils notent un rétrécissement de l'écart entre les deux rivaux. C'est la faute de l'opposition qui ne s'est découvert qu'un ennemi, Macron en l'occurrence, sans même se demander si Mme Le Pen triomphait au second tour d'un Xavier Bertrand ou d'un chef écolo. Toute la stratégie des oppositions va dans le sens d'une démolition systématique du bilan 2017-2022. Les gens finissent par croire ce qu'ils entendent. Personne n'a joué un rôle plus positif que le PS, les Verts, la droite LR pour dédiaboiliser Marine Le Pen, pour lui accorder des lettres de créances, et même, dans le cas de LR, pour en faire un interlocuteur valable. L'accusation portée contre Macron est une forfaiture. Elle consiste à faire de lui un épouvantail en relativisant le danger historique que représente l'extrême droite.
Il y avait en réalité une solution électorale : le rassemblement du front républicain. Il semblait renaître de ses cendres en Paca, où Renaud Muselier a tenté de s'allier à la République en marche ; il a été condamné à mort par les caciques de LR hostiles à cette « compromission ». L'extrême droite au pouvoir n'est pas une fatalité française. Il était possible de la battre à plate couture par l'union des démocrates. Nos concitoyens pourraient faire leur choix dans ce sens au second tour, mais ils sont intoxiqués par la campagne suicidaire que mènent la droite et la gauche.
L'année record de la violence et de l'arbitraire
Au-delà du 49/3, Macron doit forger un pacte avec LR
Pour les Ukrainiens, la chute de Kherson est une victoire historique
Le changement du monde exige de nouvelles politiques