SPIRIT-H2H (1)est la première étude face à face comparant l'ixékizumab (anti-IL17) à l'adalimumab (anti-TNF). Cet essai multicentrique ouvert, de phase III, a inclus 566 patients présentant un rhumatisme psoriasique actif avec au moins trois articulations douloureuses et gonflées et une surface cutanée atteinte de psoriasis d'au moins 3 %. Naïfs de biothérapie et en échec aux traitements classiques, ils ont été randomisés pour recevoir soit l'ixékizumab, soit l'adalimumab, à la posologie adaptée à l'atteinte cutanée. Deux tiers des patients prenaient un traitement classique associé à la biothérapie. Le critère principal de jugement était un critère composite associant la réponse articulaire ACR 50 et la réponse cutanée PASI 100 à 24 semaines.
L'ixékizumab a montré sa supériorité par rapport à l'adalimumab sur ce critère principal ACR 50 + PASI 100, avec 36 % de patients répondeurs versus 28 % ; p < 0,05 pour l'adalimumab. L'analyse des critères secondaires montre que l'ixékizumab et l'adalimumab ont une efficacité similaire sur les critères articulaires. En revanche, l'ixékizumab était supérieur sur les critères de réponse cutanée. Quant à la tolérance de ces molécules, elle est conforme aux données connues avec quelques petites différences entre les deux classes thérapeutiques : moins d'infections sévères mais plus d'infections candidosiques (2,5 % versus 0,7 %) sous anti-IL17.
Des résultats prometteurs pour le tildrakizumab
Le tildrakizumab est un anticorps monoclonal anti-IL23p19, déjà indiqué dans le psoriasis en plaques modéré à sévère, dont le développement se poursuit dans le rhumatisme psoriasique. En effet, une étude de phase II b (2), contrôlée contre placebo, en double aveugle a inclus 391 patients, souffrant de rhumatisme psoriasique actif malgré du méthotrexate ou du léflunomide et naïfs de biothérapie ou ayant reçu au maximum un anti-TNF. Les patients ont été randomisés en quatre bras de traitement actif (tildrakizumab 200 mg toutes les 4 semaines, 200 mg toutes les 12 semaines, 100 mg toutes les 12 semaines, 20 mg toutes les 12 semaines) ou le placebo toutes les 4 semaines jusqu'à la 24e semaine. Ils pouvaient poursuivre leur traitement par méthotrexate ou leflunomide. Le critère principal d'évaluation était le taux de réponse ACR 20.
Les résultats ont montré que les quatre posologies de tildrakizumab sont plus efficaces que le placebo avec des taux de réponse ACR 20 à 24 semaines entre 70-80 %. La posologie maximale (200 mg toutes les 4 semaines) ne semble pas apporter de bénéfice par rapport à celle de 200 mg toutes les 12 semaines. Dès la 8e semaine, les réponses ACR 50 et ACR 70 étaient également plus fréquemment obtenues sous tildrakizumab que sous placebo. En ce qui concerne le psoriasis, une réponse PASI 90 était observée chez presque 50 % des patients, quelle que soit la dose de tildrakizumab. Le traitement était bien toléré, avec comme principaux effets secondaires des rhinopharyngites et des diarrhées.
Faire maigrir les patients
Enfin, une étude (3) a confirmé à nouveau le lien très fort entre la présence d'une obésité et l'activité de la maladie sur le plan articulaire et cutané. Elle a inclus 917 patients (du registre paneuropéen PsABio) débutant une biothérapie, parmi lesquels 30 % étaient obèses (IMC ≥ 30) et 40 % en surpoids. Chez les patients obèses, l'analyse a mis en évidence une maladie le plus souvent polyarticulaire et un psoriasis plus étendu. La prise en charge du surpoids dans le traitement du rhumatisme psoriasique s'avère donc essentielle.
(1) Mease P.J et al. Abstr. LB 0005
(2) Mease P.J et al. Abstr. LB0002.
(3) Siebert S. Abstr. OP 0007
Article précédent
Des pistes pour mieux soulager les patients
Article suivant
Un accès facilité aux biothérapies
Quel impact sur la mortalité ?
Limiter le déclin de la fonction pulmonaire
Prednisolone à faible dose
De nouveaux inhibiteurs de JAK à l’étude
En cas d’immunothérapie
Bonne tolérance des vaccins vivants
Des pistes pour mieux soulager les patients
Les inhibiteurs d'interleukines confirment leurs promesses
Un accès facilité aux biothérapies
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024