LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE-CHRONIQUE OBSTRUCTIVE

Une exposition professionnelle dans 15 % des cas

Publié le 31/01/2013
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LA RESPONSABILITÉ des facteurs professionnels dans la genèse ou l’aggravation de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est restée longtemps méconnue, en raison du poids prépondérant du tabagisme (1). De plus, aucun élément clinique, radiologique et fonctionnel ou évolutif ne permet de distinguer une BPCO professionnelle d’une BPCO post-tabagique (2). Une étude très récente a toutefois montré que les sujets atteints de BPCO qui étaient exposés à un facteur professionnel étaient des hommes, plus âgés ayant déclaré des symptômes respiratoires liés au travail (3).

Selon une revue de la littérature réalisée par l’American Thoracic Society, environ 15 % des BPCO seraient attribuables à des facteurs professionnels (4). Ce chiffre a été corroboré par différentes études et dans une revue de la littérature très récente (5).

Les données les plus solides concernent la silice, les poussières de charbon, les poussières de coton et de céréales et les endotoxines bactériennes (6), sans oublier : le cadmium, l’amiante, les fibres minérales artificielles, les isocyanates, largement utilisés dans l’industrie, le noir de carbone (pour la fabrication du caoutchouc par exemple).

Les secteurs professionnels concernés sont le secteur minier, du bâtiment et des travaux publics, des fonderies et de la sidérurgie ainsi que l’industrie du coton ainsi que le travail du bois, le soudage, la cimenterie et l’usinage des métaux et enfin le milieu céréalier, la production laitière et l’élevage des porcs. Les étiologies professionnelles sont à l’origine de 15 % environ des BPCO mais sont encore mal connues. Un interrogatoire professionnel complet et rigoureux est donc nécessaire en termes de prévention primaire et secondaire. Les malades sont indemnisés si leurs maladies sont reconnues comme maladie professionnelle. Elle figure, dans ce cas, sur l’un des tableaux annexés au Code de la Sécurité sociale : n° 90 (affections respiratoires consécutives à l’inhalation de poussières textiles végétales), 91 (BPCO du mineur de charbon) et 94 (BPCO du mineur de fer) du Régime général et 54 du Régime Agricole (affections respiratoires consécutives à l’inhalation de poussières textiles végétales), sous réserve d’une durée d’exposition de 10 ans.

Entretien avec le Dr Yves Grillet

Responsable sommeil et Vice-Président de la Fédération Française de Pneumologie, premier Vice-Président de la Fédération des Spécialités Médicales.

(1) Ameille J, et coll. Rev Mal Respir. 2006;23(4 suppl):13S119–130.

(2) Cullinan P. Br Med Bull. 2012;104:143–161.

(3) Caillaud D, et coll. BMC Public Health 2012;26;12:302.

(4) Balmes J et coll. Am J Respir Crit Care Med. 2003;167(5):787-97.

(5) Blanc PD et coll. Int. J. Tuberc. Lung Dis. 2007;11(3):251-7.

(6) Ameille J, et coll. BEH. 2007;(27-28):250-2.

 Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9214