C’est en septembre dernier que sont sorties les nouvelles recommandations d’imagerie pour les pneumopathies interstitielles diffuses (PID). « Elles ont été élaborées par plusieurs sociétés savantes dont l’American Thoracic Society (ATS) et l’European Respiratory Society (ERS). Elles constituent une réelle avancée par rapport aux précédentes recommandations de 2011, car certains critères étaient trop restrictifs. Ainsi, environ 30 % de patients ne pouvait pas être classés et ne pouvaient donc pas bénéficier de traitements potentiellement bénéfiques », explique le Pr Pierre-Yves Brillet, responsable de l’unité fonctionnelle d’imagerie de l’hôpital Avicenne à Bobigny.
« Les nouveautés concernent essentiellement les PID chroniques fibrosantes et plus particulièrement la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Ces recommandations internationales définissent des critères pour poser le diagnostic de la maladie sur des données cliniques, d’imagerie et éventuellement d’anatomopathologie. Le scanner reste la pierre angulaire du diagnostic mais les définitions se sont affinées », indique le Pr Brillet.
Quatre catégories
Les patients sont classés en quatre catégories. « Si l’aspect est typique et les données cliniques concordantes, on peut retenir le diagnostic de FPI. Dans une deuxième catégorie, on parle de pneumopathie interstitielle commune probable. C’est le cas pour des fibroses ayant une distribution périphérique et basale mais sans rayon de miel. Il faut alors discuter de la réalisation d’une biopsie pulmonaire chirurgicale ou de ses alternatives, en particulier la cryobiopsie. Dans la troisième catégorie, on trouve les cas indéterminés, qui correspondent notamment à des pneumopathies interstitielles débutantes. Enfin, dans la quatrième catégorie, on classe les patients dont on note la présence d’éléments laissant supposer un autre diagnostic : soit en raison de la distribution des lésions, soit de la présence d’éléments sémiologiques particuliers, par exemple des images en verre dépoli ou d’anomalies pleurales », indique le Pr Brillet, en ajoutant que les résultats de l’imagerie doivent être discutées lors de réunions multidisciplinaires incluant le pneumologue, le radiologue, le chirurgien et l’anatomopathologiste, parfois un rhumatologue. Le pneumologue conduisant les débats ; l’âge, les antécédents tabagiques, ainsi que la sévérité de la fibrose au scanner sont des éléments importants de la décision.
Exergue : Auparavant, environ 30% de patients ne pouvaient pas être classés
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