Embolie pulmonaire

Les recommandations actualisées

Publié le 06/10/2014
Article réservé aux abonnés

Parmi les évolutions par rapport à la version de 2008 : le recours, pour la démarche diagnostique, à un seuil de D-dimères ajusté sur l’âge. Chez les sujets de 50 ans et moins, il reste inchangé à 500 nanog/ml, tandis que chez les plus de 50 ans, il est fixé à l’âge X10 (soit 780 ng/ml pour un sujet de 78 ans par exemple). Toujours dans le domaine du diagnostic, les experts proposent une version simplifiée des scores de probabilité de Wells et de Genève.

Que faire en cas de découverte fortuite d’une embolie pulmonaire lors d’un examen d’imagerie, situation qui concerne environ 2,6 % des diagnostics d’embolie pulmonaire ? Chez un patient ayant un cancer, les experts recommandent de prendre en charge l’embolie comme si elle était symptomatique. En revanche, aucune recommandation n’a été édictée en l’absence de cancer.

L’imagerie par résonance magnétique n’est pour l’instant pas conseillée pour le diagnostic d’embolie pulmonaire.

La stratification du risque est elle aussi plus simple. Le patient est considéré comme à haut risque en cas de choc ou d’hypotension artérielle (5 % des cas). L’angioscanner reste l’examen clé et une thrombolyse doit si possible être réalisée.

Chez les patients à faible risque, une sortie rapide doit être envisagée avec une poursuite du traitement à domicile.

Enfin, chez les patients à risque intermédiaire, les recommandations sont beaucoup plus claires que précédemment et permettent de mieux définir les sujets à risque évolutif péjoratif.

De nombreuses évolutions portent sur le traitement anticoagulant, initial et prolongé, puisque les recommandations tiennent compte des données acquises ces dernières années avec les anticoagulants oraux directs. « Les praticiens disposent d’un choix plus vaste, et la prise de décision dépend aussi du jugement clinique », a souligné le Dr Giancarlo Agnelli.

ESC guidelines on pulmonary embolism. What is new ? What has changed ? D’après les communications des Drs Arnaud Perrier (Suisse) et Giancarlo Agnelli (Italie)

(1) Eur Heart J doi : 10.1 093/eurheartj/ehu283

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9354