L’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont deux maladies inflammatoires des voies aériennes, dont le diagnostic est relativement aisé dans les formes typiques. Mais chez un nombre non négligeable de patients qui présentent des signes les rapprochant à la fois de l’asthme et de la BPCO, le diagnostic différentiel entre ces deux pathologies n’est pas aussi simple. Cette problématique, connue depuis longtemps, a été clairement identifiée par le comité Global initiative for asthma (GINA), qui a émis en 2014 un consensus sur cette nouvelle entité clinique dénommée ACOS.
« Selon les publications les plus récentes, de 20 à 30 % des patients ayant des symptômes respiratoires chroniques ne sont pas classables, indique le Pr Alain Didier. Il s’agit souvent de patients ayant des signes évocateurs d’asthme mais qui fument et ont une symptomatologie de bronchite chronique. Les épreuves fonctionnelles respiratoires ne sont pas déterminantes, avec un peu de réversibilité et un trouble obstructif persistant. Les Société savantes ont insisté pendant des années pour que les praticiens différencient bien les patients asthmatiques des BPCO, afin de leur prescrire le traitement de première intention le plus adapté, à savoir les corticoïdes inhalés dans l’asthme et les bronchodilatateurs dans la BPCO. Désormais, il faut identifier les patients souffrant d’Asthma-COPD overlap syndrome (ACOS), en sachant que la stratégie thérapeutique n’est pour l’instant pas bien établie puisque ces patients étaient jusqu’alors exclus des essais thérapeutiques ».
Et c’est bien là tout le problème, car les quelques études sur le sujet indiquent que ces patients souffrant d’ACOS ont un pronostic fonctionnel moins bon, notamment une dégradation plus rapide du volume expiratoire maximum seconde (VEMS) que ceux ayant une BPCO. Comment, en pratique quotidienne, les prendre en charge ? Faut-il opter pour un traitement uniforme chez les patients ayant des symptômes respiratoires récidivants. Ou bien faut-il administrer un traitement différencié ?
« Le consensus GINA donne des arguments en faveur du diagnostic d’asthme, de BPCO ou d’ACOS, mais peu de consignes pour le traitement, compte tenu de l’absence d’essais cliniques bien conduits, note le Pr Didier. Pour les médecins généralistes, l’essentiel est aujourd’hui de bien identifier les sujets suspects d’ACOS et de les adresser en cas de doute au pneumologue qui pourra réaliser une exploration de la fonction respiratoire. Lorsque le traitement est instauré, il faut les surveiller étroitement afin de pouvoir dépister rapidement une éventuelle dégradation de leur fonction respiratoire et modifier la stratégie thérapeutique ».
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