Robotique et réalité virtuelle en rééducation

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Publié le 12/05/2023
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L’essor de la robotique appliquée à la Médecine physique et de réadaptation (MPR) permet d’envisager de nouvelles modalités de rééducation neuromotrice et de compensation du handicap. Les possibilités d’associations avec la stimulation électrique fonctionnelle (SEF) et la réalité virtuelle sont prometteuses. Quant au premier exosquelette de marche auto-équilibré, il transforme les pratiques…
Les dispositifs robotisés et les technologies numériques sont des outils de rééducation régulièrement utilisés

Les dispositifs robotisés et les technologies numériques sont des outils de rééducation régulièrement utilisés
Crédit photo : GARO/PHANIE

Aujourd’hui, les dispositifs robotisés et les technologies numériques font partie des outils de rééducation régulièrement utilisés dans de nombreuses pathologies, notamment neurologiques après un AVC. Les exercices de neuro-rééducation, permettant une récupération des déficiences et des limitations d’activité, doivent être commencés précocement et poursuivis longtemps avec une adaptation progressive aux capacités sensorimotrices.

La SEF produit une activation musculaire par stimulation électrique. Elle remplace ainsi une activation inexistante, lors d’une action fonctionnelle comme la préhension ou la marche. Elle est facilitée par la robotique, qui guide et prévoit le mouvement. De plus, elle semble renforcer le contrôle moteur.

Quant à la réalité virtuelle, elle aurait un effet anxiolytique et procure un sentiment de présence (sensation authentique d’exister dans un autre monde que celui où le corps se trouve physiquement) et de compétence dans l’exercice, qui motive à le poursuivre (« gamification »). Elle permet un double travail, moteur et cognitif. Les dispositifs robotiques ont tous de la réalité virtuelle, qui ajoute ainsi ses avantages cognitifs et psychologiques. 

Un exosquelette de marche auto-équilibré

L’exosquelette auto-équilibré repose sur des technologies robotiques et d’intelligence artificielle, pour conduire une rééducation optimale de l’équilibre et de la marche. Il épouse la morphologie des membres inférieurs et du bassin de patients lourdement handicapés, présentant des déficiences de locomotion (paraplégiques, hémiplégiques, parkinsoniens avancés, syndromes cérébelleux…).

Atalante est le premier exosquelette auto-équilibré au monde, fabriqué par une start-up française (Wandercraft). Il permet aux personnes atteintes de déficiences sévères de la marche de se lever et de retrouver leur mobilité, lors des exercices de rééducation. Le patient est capable de marcher, avec les mains libres. Cet exosquelette facilite également le travail des professionnels de santé, qui auront moins d’efforts physiques à fournir. La technologie robotique innovante permet aux thérapeutes de créer facilement des programmes de rééducation, spécifiques à la pathologie et à la morphologie de chaque patient (vitesse, cadence, longueur de pas...). Chaque phase du traitement peut être optimisée, pour la verticalisation précoce et la mobilisation du tronc, ainsi que pour des exercices de marche. Fin 2020, l’exosquelette Atalante a été mis en service pour la première fois à l’hôpital public Albert-Chenevier de Créteil (hôpitaux universitaires Henri-Mondor). Il joue le rôle de rééducateur à la marche, mais aussi de simple verticalisation mobile, avec tous les bénéfices physiologiques d’une telle opportunité dans l’alitement prolongé. Il fait l’objet d’une étude prospective observationnelle, menée par la Pr Caroline Gault-Colas, sur sa faisabilité et sa tolérance, comme outil de rééducation à la marche.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin