« À l’heure de l’incidence croissante de l’obésité et de la sédentarité, promouvoir l’activité physique est devenu encore plus crucial », a rappelé en préambule le Pr Antonio Pellicia, qui a présidé le groupe de travail à l’origine de ces recommandations. Et si la pratique régulière d’une activité physique permet de prévenir les maladies cardiovasculaires, elle permet aussi de réduire le risque de décès prématuré chez les personnes ayant une maladie cardiaque établie. Elle doit ainsi faire partie intégrante de la prise en charge.
Tenir compte du risque individuel
En pratique, le risque de mort subite ou d’événement cardiovasculaire aigu au cours de la pratique du sport ou d’un exercice physique est très faible. « Toutefois, chez les sujets très sédentaires et ceux ayant une maladie cardiaque sévère, une consultation médicale avant la reprise de telles activités est recommandée », a indiqué de son côté le Pr Sanjay Charma, co-président du groupe de travail. Il est en effet important de bien stratifier le risque de chaque patient avant de lui permettre ou lui conseiller telles ou telles activités.
Le document, dont la version intégrale est riche de près de 200 pages, fait le point sur les activités de loisir comme sur le sport de compétition, sur l’activité physique pendant la grossesse ou dans des conditions particulières comme l’altitude, les profondeurs sous-marines, ou les températures extrêmes.
Au moins 150 mn par semaine
À l’instar des adultes indemnes de maladie de tout âge, les sujets cardiaques doivent dans leur grande majorité pratiquer un exercice physique quasi quotidiennement, pour arriver à un total d’au moins 150 minutes hebdomadaires d’activité d’intensité modérée. En pratique, cela signifie une augmentation des fréquences cardiaques et respiratoires sans pour autant empêcher la poursuite d’une conversation.
Les experts estiment que la pollution liée au trafic routier n’obère pas les bénéfices cardiaques de l’exercice. Chez les sujets obèses ou hypertendus, le panel d’experts préconise des exercices de renforcement musculaire (ex : lever de poids légers), au moins trois fois par semaine, en complément d’exercices aérobies modérés ou plus intenses (cyclisme, course ou natation).
En fonction de la pathologie
Les patients coronariens à faible risque d’événements induits par l’exercice peuvent pour la plupart pratiquer des sports amateurs ou en compétition, mais il est préférable qu’ils consultent leur médecin avant toute reprise afin d’adapter l’intensité de la pratique au risque individuel.
En cas de fibrillation atriale, le plus fréquent des troubles du rythme, il est recommandé de pratiquer régulièrement une activité physique modérée, en évitant les sports de contact en cas de prise d’anticoagulants. Les porteurs de pacemakers doivent aussi être encouragés à pratiquer des activités sportives adaptées à la pathologie sous-jacente.
Le texte précise également certaines contre-indications et/ou limitations, notamment les myocardites et péricardites à la phase aiguë et certaines cardiomyopathies arythmogènes. Enfin, les experts rappellent de prévenir les patients de la nécessité de réduire l’activité physique et de consulter en cas d’apparition de palpitations, d’une gêne thoracique ou d’un essoufflement pendant plus de 15 minutes. Un message qui vaut d’ailleurs aussi pour les sujets indemnes de maladie cardiovasculaire connue.
(1) https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheart…
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