Le risque de myocardite est onze fois plus élevé après une infection par le Sars-CoV-2 qu'après la vaccination contre le Covid-19, rapporte une étude britannique publiée dans « Circulation ».
Cette analyse menée à partir des données de près de 43 millions de personnes vaccinées au Royaume-Uni met également en évidence un risque de myocardite après vaccination plus élevé chez les hommes de moins de 40 ans, en particulier après une deuxième dose de Moderna.
Pour évaluer l'association entre vaccination et myocardite, les auteurs ont analysé les données de 42 842 345 personnes âgées de 13 ans ou plus vaccinées entre le 1er décembre 2020 et le 15 décembre 2021 avec au moins une dose de vaccin (AstraZeneca, Pfizer ou Moderna). Parmi elles, 21 242 629 ont reçu 3 doses et 5 934 153 ont eu une infection par le Sars-CoV-2 avant ou après la vaccination. Ces données ont été croisées avec les statistiques sur les infections, les données sur les certificats d'admission à l'hôpital et celles sur les décès, recueillies sur la même période.
Un risque accru chez les jeunes hommes après une 2e dose de Moderna
Au total, 2 861 cas de myocardite ont été recensés (0,007 % des personnes vaccinées), avec 617 événements enregistrés de 1 à 28 jours après la vaccination. « Le risque de myocardite a augmenté de 1 à 28 jours après une première dose d’AstraZeneca (rapport des taux d'incidence : 1,33) et après une première, une deuxième et une dose de rappel de Pfizer (1,52 ; 1,57 et 1,72, respectivement) mais était inférieur aux risques après un test positif avant ou après la vaccination (11,14 et 5,97, respectivement) », détaillent les auteurs. Avec Moderna, le risque de myocardite était plus élevé après une deuxième dose (11,76) et persistait après une dose de rappel (2,64).
Stratifiées par âge et par sexe, les données révèlent aussi des associations plus fortes chez les hommes de moins de 40 ans pour tous les vaccins, mais particulièrement avec le vaccin de Moderna très utilisé dans cette population au Royaume-Uni. Chez ces jeunes hommes, le nombre de myocardite en excès par million de personnes était plus élevé après une deuxième dose de Moderna qu'après un test positif au Sars-CoV-2 (97 contre 16). Chez les femmes du même âge, le nombre d'événements en excès par million était similaire après une deuxième dose de Moderna ou un test positif (7 contre 8).
Des données encore partielles chez les 13/17 ans
« Il est important que le grand public comprenne que le risque de développer une myocardite après un vaccin contre le Covid-19 est rare. Ce risque doit être mis en balance avec les avantages des vaccins dans la prévention des infections graves. Il est également crucial de comprendre qui présente un risque plus élevé de myocardite et quel type de vaccin est associé à un risque accru de myocardite », a commenté le Pr Nicholas Mills, coauteur de l’étude, dans un communiqué.
« Cette analyse fournit des informations importantes qui peuvent aider à orienter les campagnes de vaccination, en particulier depuis que la vaccination s'est étendue dans de nombreuses régions du monde pour inclure des enfants aussi jeunes que 6 mois », ajoute la statisticienne Martina Patone, première autrice de l'étude. En France, ce vaccin est déconseillé avant l'âge de 30 ans (que ce soit en primovaccination ou en rappel). Plusieurs questions restent en suspens, et notamment le risque de myocardite chez les enfants âgés de 13 à 17 ans, pour lesquels trop peu de données étaient disponibles pour parvenir à une conclusion.
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