« Stéthoscope ! » Toute petite, Océane a su prononcer le mot, et tenir l'instrument. Rien d'étonnant à cela ! Avec une mère infirmière et un père cardiologue – l'un des plus anciens médecins de l'hôpital de Lens. Rien d'étonnant non plus, à ce que la fillette soit devenue, quelques années plus tard, à son tour PH. Enfin presque : elle a signé en novembre pour deux ans de post-internat au CH de Douai. Et à 33 ans, s'y épanouit avec bonheur.
Pour la jeune femme, le choix de la gynéco obstétrique n'allait pas forcément de soi. Enfant, elle se voyait plutôt emboîter les pas de son père. Et en fait, toutes les médecines intéressaient l'étudiante. Chaque fois qu’Océane faisait un stage différent… elle voulait s'engager dans ladite spécialité ! La gynéco ? Bof. « Juste en entrant en médecine, je n'en connaissais que le côté frottis et pilule. Je me disais même : comment peut–on faire ce métier-là ? Je ne trouvais vraiment pas cela intéressant ! »
Son credo d'alors ? Faire de la médecine, de la chirurgie, et de l’imagerie. Un vrai dilemme et un crève-cœur. Le déclic est venu lors d'un stage d'externe en gynéco. Intérêt confirmé par la suite lors des révisions pour le concours de l'internat. Elle découvre que les gynécologues réalisent leur propre imagerie, font du diagnostic, opèrent… « C'était incroyable de savoir faire autant de choses différentes… » La gynéco-obstétrique regroupait à la fois l'examen clinique, l'échographie et la chirurgie. Une autonomie d'action et de décision qui différencie cette spécialité des autres aux yeux de la jeune femme : « Je trouvais que c'était un domaine vraiment vaste, car en gynéco, il y a un peu d'infectio, un peu de cancéro. »
Et puis, ce que la jeune médecin adore en obstétrique, c'est qu'il n'y a pas que de la pathologie : « Souvent on partage juste un moment ultime avec un couple ou une famille. L'accompagnement des femmes à tous les âges, de la puberté à la post-ménopause comprend beaucoup de facettes très intimes comme la sexologie, l'accompagnement dans la vie de couple, l'IVG ou au contraire les problèmes de fertilité et l'aide à la procréation. »
Un cadre épanouissant
Océane aime le bloc obstétrical et le diagnostic anténatal. « C'est une spécialité où il y a beaucoup de gardes et beaucoup de très grandes urgences », pointe-t-elle. Et elle est hospitalière dans l'âme. La pandémie a bien sûr nécessité une réorganisation urgente du soin. Mais l'équipe d'obstétrique a opté pour le maintien de la présence du conjoint lors des naissances. Ce qui lui tenait beaucoup à cœur.
L'hôpital, pour la jeune médecin, c'est aussi un cadre intéressant, avec ses avantages sociaux. La toute jeune maman en convient. Elle a pu apprécier les congés maternité lors de la naissance de sa petite fille. Mais, dans une vie de PH, ce n'est pas le seul attrait. La praticienne relève aussi la facilité d'accès aux formations nécessaires dans un parcours de soignant. Elle prépare d'ailleurs un diplôme universitaire de lactation interhumaine.
Soignante, mais aussi militante… Océane Pécheux est également présidente de l'AGOF (Association des gynécologues-obstétriciens en formation) dont l'un des buts est d’améliorer la formation des jeunes gynécologues.
Au-delà, c'est le service public qui motive la jeune gynécologue : « L'hôpital public, c'est être le médecin de tout le monde. Il y a beaucoup de choses à faire, même si c'est sûr, je gagne en un mois ce que je gagne en cinq jours lorsque je remplace en privé. » La jeune femme se projette pour un certain temps dans ce cadre, mais pas forcément de façon exclusive. Car elle a déjà effectué des missions de solidarité en Afrique noire –c'est là qu'elle a découvert l'importance que pouvait avoir a médecine – via une association internationale et elle rêve de partir un jour avec Médecins sans frontières.
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