L’hormone antimüllérienne (AMH) est synthétisée par les cellules de la granulosa des petits follicules en croissance. Le taux d’AMH est le meilleur marqueur de la réserve ovarienne (RO) à ce jour. Il varie en fonction de l’âge. Il commence à diminuer à partir de 25 ans pour devenir indétectable à la ménopause. L’association entre AMH et RO est complexe avant 25 ans, rendant l’interprétation de son taux délicate.
Le dosage d’AMH peut être réalisé à n’importe quel moment du cycle. Il diminue de manière réversible en cas de prise de contraception oestrogénoprogestative, après traitement par analogue de la LHRH, durant la grossesse et en cas d’hypogonadisme.
Les méthodes de dosage peuvent entraîner également une grande variabilité. À ce jour, il n’existe pas de normes validées pour le taux d’AMH.
Il est prédictif de la réponse à la stimulation ovarienne. Ainsi, il est systématiquement dosé avant une fécondation in vitro. Parmi les critères de Bologne des mauvaises répondeuses, la RO basse est définie entre autres par une AMH < 0,5-1,1ng/ml.
L’AMH prédit également l’âge de la ménopause, notamment pour des ménopauses précoces avant 45 ans, ainsi que la fonction ovarienne chez les jeunes patientes avec un syndrome de Turner. Un taux d’AMH dans l’enfance < 4 pmol/L est associé à l’absence de puberté spontanée et, à l’âge adulte, à une insuffisance ovarienne précoce.
Mais le taux d’AMH n’est absolument pas prédictif de la fertilité spontanée. Un bilan de RO systématique hors contexte de fécondation in vitro est donc inutile et anxiogène.
Communication de la Dr Valérie Bernard, CHU de Bordeaux
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