De notre envoyée spéciale
LE DIABÈTE n’est plus (seulement) une maladie des pays développés. L’Afrique compterait entre 12 et 13 millions de diabétiques, dont 6 000 cas découverts chaque année ... sans compter les 80 % de malades qui s’ignorent. La pathologie prend une allure épidémique. « Les projections en 2030, qui tablent sur un doublement du nombre de diabétiques en Afrique, sont alarmantes », s’inquiète le Dr Marielle Epacka Ewane, endocrinologue à l’hôpital général de Douala et responsable sanitaire pour l’Afrique de la Banque mondiale. Cette alerte, tous les spécialistes du Nord comme du Sud l’avaient en tête lors de la deuxième édition du symposium de Libreville. Car si les chiffres sont davantage des estimations que des données épidémiologiques précises, les expériences sur le terrain sont les mêmes : le diabète continue son travail de faucheuse silencieuse, sur fond de bouleversements des habitudes alimentaires, de sédentarisation et d’augmentation de l’espérance de vie.
Le Mécénat de la FAAB.
La vertu de ce symposium présidé par Pascaline Bongo à la tête de la FAAB a été de faire du diabète une priorité de santé publique, dans un pays meurtri par une épidémie qui touche 4,4 % de personnes. Plateforme de partage de connaissances scientifiques, il a aussi permis aux médecins africains, souvent à l’impulsion des programmes de santé dans leur pays, de confronter les bonnes pratiques.
La balle est désormais dans le camp des pouvoirs politiques. « Il faut faire de cette réunion annuelle un rendez-vous phare qui débouche sur des incitations de la part des autorités pour favoriser des projets et des actions concrètes hiérarchisées », a exhorté le Pr Serge Halimi, chef du service de diabétologie du CHU de Grenoble et vice-président du comité de consultation du Symposium. La clarification des données épidémiologiques pourrait être une des pistes de travail, comme l’évaluation des parcours de soins nationaux. Le rôle des paramédicaux ou des diététiciens et nutritionnistes pour changer les comportements alimentaires et développer l’éducation thérapeutique, serait aussi à renforcer selon le Pr Halimi. Car l’enjeu est désormais de faire sortir la prise en charge du diabète des hôpitaux, parfois peu accessibles aux populations reculées. En ce sens, la construction d’une maison du diabète à Libreville, annoncée par la présidente exécutive de la FAAB Mme Solange Mabignath, est un « projet pilote ambitieux », estime l’endocrinologue français. « Depuis une vingtaine d’années, nous avons des outils peu onéreux pour dépister et traiter les diabétiques. Il faut les mettre en action », a-t-il conclu.
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