Neuropathies compressives du coude

Une traversée à risque pour le nerf ulnaire

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Publié le 03/11/2020
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Après le canal carpien, les neuropathies compressives du nerf ulnaire au coude sont plus fréquentes. Elles exigent une démarche analytique et des choix chirurgicaux individualisés, le plus souvent couronnés de succès.

En raison des symptômes produits, les dysfonctions des nerfs du membre supérieur attirent rapidement l’attention des personnes qui en souffrent. L’atteinte du médian au canal carpien est la plus fréquente, suivie par celle du nerf ulnaire au coude.

Le nerf ulnaire peut être le siège dans cette région d’une compression statique (par le ligament épitrochléo-olécrâ­nien et l’arcade d’Osborne entre les deux chefs du fléchisseur ulnaire du carpe) ou dynamique, notamment en cas d’instabilité du nerf (subluxation/luxation hors de la gouttière épitrochléo-olécrânienne). La recherche de signes subjectifs et objectifs d’un déficit sensitif et/ou moteur dans le territoire ulnaire de la main, d’un pseudo-signe de Tinel et la réalisation de manœuvres provo­catrices d’irritation du nerf ulnaire apportent les arguments cliniques d’un diagnostic qui est confirmé par l’électromyogramme et l’écho­graphie.

Des indications thérapeutiques ajustées

Dans les stades débutants, une information du patient et l’éviction des postures en flexion ou des gestes répétitifs de flexion du coude peuvent apporter un soulagement. En cas d’échec, de présence ou d’apparition de signes déficitaires, un traitement chirurgical est proposé.

En l’absence d’instabilité du nerf, une neurolyse in situ est le plus souvent réalisée en première intention. Si au contraire le nerf est instable, une transposition antérieure de celui-ci – généralement sous-cuta­née – ou plus rarement une épicondylectomie médiale peuvent être réalisées.

En cas d’échec du traitement chirurgical, l’histoire du patient est reprise et les examens paracliniques peuvent être refaits. En dehors d’une fibrose cicatricielle, les principales causes d’échec sont un névrome d’une branche du nerf cutané médial de l’avant-bras, une instabilité du nerf et la persistance d’un point de compression. Dans ces deux dernières situations, une reprise chirurgicale est légitime : transposition antérieure du nerf ou épicondylectomie.

D’après la conférence d’enseignement de la Sofcot 2020 de la Dr Adeline Cambon-Binder

Pr Charles Msika

Source : Le Quotidien du médecin