Les nouveaux atouts de la chirurgie cardiaque en 2071

Les progrès majeurs en chirurgie cardiaque de ces 50 dernières années ont permis à une spécialité encore jeune d’évoluer très rapidement. Il est ainsi facile d’éprouver de l’admiration pour cette formidable diversité de techniques et de technologie d’intérêt vital actuellement d’utilisation quotidienne, comme l’usage routinier de la circulation extracorporelle ; la haute technicité de la chirurgie coronaire grâce à une bonne connaissance de l’intérêt des greffons mammaires internes et de leur utilisation ; les avancées en chirurgie valvulaire avec des prothèses mécaniques de plus en plus performantes au point de vue hémodynamique, la durabilité accrue des bioprothèses du fait de traitements adaptés ainsi que l’avènement des techniques de réparation valvulaires ; les excellents résultats de la transplantation cardiaque et les avancées majeures de la technologie pour les assistances circulatoires de courte et longue durée ; les procédures chirurgicales ou hybrides salvatrices pour les interventions sur l’aorte,

La période actuelle n’est pas non plus en mal d’innovation par le perfectionnement des techniques de chirurgie cardiaque dites mini invasives, la robotique par télémanipulation, le traitement médico chirurgical percutané des valvulopathies, l’existence d’endoprothèses vasculaires et valvulaires toujours plus performantes et la mise au point de cœurs artificiels de nouvelle génération.

Des avancées majeures en préparation

Le futur est bien sûr guidé par la poursuite de ces avancées majeures qui sera affaire de collaboration inter spécialités pour l’évolution des techniques de cardiologie médico chirurgicales. La multidisciplinarité sera le maître d’œuvre pour concevoir un traitement futuriste des pathologies cardiaques nécessitant actuellement une chirurgie cardiaque par ouverture thoracique. Ainsi la collaboration étroite entre chirurgiens cardiaques, cardiologues, ingénieurs, informaticiens et data scientistes, biologistes, pharmacologues et généticiens permettra la création d’une spécialité de thérapeutes hybrides formés aux traitements actuellement invasifs des maladies cardiaques.

La progression de la technologie et de l’ingénierie à la fois sur le plan de l’imagerie, de la robotique et des prothèses valvulaires, vasculaires et cardiaques d’assistance permettra le traitement endovasculaire de la majorité des lésions valvulaires, aortiques, coronaires, rythmiques et myocardiques.

L’informatique et l’intelligence artificielle amélioreront la capacité du praticien à établir un raisonnement rapide pour le diagnostic et la stratégie décisionnelle et thérapeutique à proposer.

L’apport de la réalité augmentée et de la réalité mixte qui permettent de transposer à la réalité visuelle des images soit virtuelles soit réelles comme par exemple des coupes anatomiques issues d’imagerie médicale préalable assurera la formation des thérapeutes par simulation aux différents actes proposés ainsi que le transfert d’expertise par un collège de spécialistes pouvant guider à distance une procédure ; voire même d’entraîner un robot à pratiquer lui-même certains actes grâce aux algorithmes issus de bases de données captées par les caméras de réalité augmentée.

Enfin, dans le domaine de la transplantation cardiaque, outre la perfection des cœurs artificiels et de leur source d’énergie, la génomique pour la prévention des maladies cardio vasculaire et leur traitement pourrait être utilisée pour la création de chimères, nouvelle source potentielle de tissus et d’organes en vue de greffe.

En conclusion, les progrès spectaculaires observés ces 50 dernières années en chirurgie cardiaque doivent être poursuivis dans les 50 prochaines années par une collaboration très étroite entre les scientifiques issus de spécialités différentes afin d’aboutir à la formation d’un nouveau type de thérapeutes. Cette complémentarité par la multidisciplinarité associée à un entreprenariat très actif dans le domaine des hautes technologies dessinera le futur du traitement des maladies cardiaques.