Syndromes coronariens chroniques

Des recommandations autour de 6 situations cliniques

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Publié le 30/09/2019
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Jusqu’alors ciblées sur la maladie coronaire stable, les nouvelles recommandations de l’ESC s’adressent désormais aux syndromes coronaires chroniques, qui regroupent en pratique six situations cliniques différentes (1).

La consommation d’alcool doit être inférieure à 100 g/semaine ou 15 g/jour

La consommation d’alcool doit être inférieure à 100 g/semaine ou 15 g/jour
Crédit photo : Phanie

« Entre deux événements aigus, la maladie coronaire est tout sauf stable, ce qui a conduit les experts à préférer le terme de syndromes coronariens chroniques à celui de maladie coronaire stable », a souligné d’emblée le Pr William Winjs.

Les nouvelles recommandations s’articulent donc autour de six grandes situations cliniques :

- symptômes angineux et/ou dyspnée faisant suspecter une maladie coronaire « stable » ;

- insuffisance cardiaque ou dysfonction ventriculaire gauche récemment diagnostiquée et suspicion de maladie coronaire ;

- symptômes stabilisés moins d’un an après un syndrome coronaire aigu ou revascularisation récente ;

- diagnostic et/ou revascularisation depuis plus d’un an ;

- angor et suspicion de vasospasme ou d’atteinte microvasculaire ;

- dépistage d’une maladie coronaire en l’absence de symptôme.

La baisse importante de la prévalence de la maladie coronaire chez les patients symptomatiques, rendant difficile la détermination clinique de la probabilité d’une atteinte coronaire, et les progrès réalisés en imagerie anatomique et fonctionnelle ont conduit à revoir les stratégies d’explorations à visée diagnostique. Les experts proposent ainsi plusieurs algorithmes se basant sur la probabilité clinique de présenter une sténose supérieure à 50 % et le contexte pour guider les praticiens dans leur démarche diagnostique pas à pas.

Veiller à l'hygiène de vie

Dans le domaine de la prise en charge, les règles d’hygiène de vie mettent toujours en avant le sevrage tabagique, en ayant préférentiellement recours à l’association d’une thérapie comportementale et d’un traitement pharmacologique et en évitant le tabagisme passif. L’alimentation doit laisser une large place aux fruits et légumes et aux céréales complètes. Les graisses saturées doivent être limitées à 10 % des apports totaux et la consommation d’alcool inférieure à 100 g/semaine ou 15 g/jour. Il est recommandé d’avoir au moins 30 à 60 minutes d’activité physique modérée quasi tous les jours, mais une activité plus irrégulière reste toutefois bénéfique. Le contrôle du poids via l’alimentation et l’activité physique doit viser un indice de masse corporelle < 25 kg/m2. Les traitements doivent bien sûr être suivis selon la prescription médicale. Enfin, chez les patients stables non symptomatiques, l’activité sexuelle est à faible risque, si elle est pratiquée à des niveaux faibles ou modérés.

Les recommandations proposent également plusieurs étapes pour le traitement anti-ischémique à long terme des patients symptomatiques (angor, dyspnée) et ayant une maladie coronaire, en prenant en compte la présentation clinique, la fréquence cardiaque et le niveau de pression artérielle. Elles précisent la place d’une éventuelle double anti-agrégation plaquettaire et les options possibles, ainsi que les modalités du suivi à long terme des patients.

D’après la communication du Pr William Winjs, Bruxelles, Belgique.
(1)2019 ESC Guidelines for the diagnosis and management of chronic coronary syndromes: The Task Force for the diagnosis and management of chronic coronary syndromes of the European Society of Cardiology (ESC). European Heart Journal, ehz425, https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehz425

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin