Spécificités du cancer du sein chez la femme de 70 ans et plus

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Publié le 09/04/2021
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Chez la femme âgée (≥ 70 ans), les facteurs de risque de cancer du sein spécifiques sont la ménopause tardive (53-55 ans), un traitement hormonal substitutif (THS) très prolongé (+ de 10 ans), mais avec un risque relatif faible.

La survie des femmes âgées est moins bonne en cas de cancer du sein infiltrant, de 76 % à cinq ans pour les ≥ 75 ans par rapport à 92 % pour celles de 45 à 74 ans. Beaucoup de femmes arrêtent définitivement le dépistage à 74 ans, alors que le risque augmente régulièrement et que l’espérance de vie reste importante (environ 10 ans pour une femme de 80 ans).

Si certaines caractéristiques histopathologiques sont plutôt favorables, le stade lésionnel est souvent plus avancé, avec des tumeurs en moyenne de 3 à 5 cm et des atteintes ganglionnaires axillaires fréquentes, voire des métastases d’emblée (environ 8-10 %). Les mastectomies sont fréquentes (30-40 %), le plus souvent avec nécessité d’un curage axillaire d’emblée.
Une évaluation onco-gériatrique est souvent nécessaire pour les chimiothérapies (comorbidités, risque de potentialisation des effets secondaires).
Quant à la radiothérapie, les indications restent les mêmes, mais le fractionnement (nombre total de séances) et l’étalement (durée totale) sont bien plus courts, avec des protocoles de l’ordre de trois semaines au total.

Chez la femme âgée, le tamoxifène est très peu utilisé en raison d’un risque thromboembolique élevé et de la survenue accrue d’un cancer de l’endomètre. Trois anti-aromatases sont prescrites pour cinq ans (ou plus si facteurs de risque) en traitement adjuvant (anastrozole, létrozole ou exémestane).
En cas de surexpression de l’oncogène HER2, le trastuzumab (Herceptin) reste prescrit pour un an. De façon générale, les dernières recommandations de la Société internationale d’oncologie gériatrique insistent pour éviter le sous-traitement des femmes âgées.

Conférence de presse de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire, septembre 2020


Source : Le Quotidien du médecin