Prise en charge en oncologie

Pour un meilleur accès aux soins de support

Publié le 01/12/2014
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Les soins de support sont définis comme l’ensemble des soins de soutien nécessaire aux personnes malades tout au long de la maladie. Ils se font en association avec les traitements spécifiques contre le cancer. Ils concernent principalement la prise en compte de la douleur, de la fatigue, les problèmes nutritionnels, les troubles digestifs, respiratoires, génito-urinaires… Ils concernent aussi les difficultés sociales, la souffrance physique, les perturbations de l’image corporelle et l’accompagnement de fin de vie.

Sous l’impulsion du premier plan Cancer, les soins oncologiques de support se sont développés en France. Leur importance vient d’être rappelée dans le troisième plan Cancer 2014-2019 et de récentes études ont apporté de nouvelles preuves scientifiques mettant en avant l’efficacité de la double prise en charge : soins spécifiques du cancer et soins oncologiques de support. « Les soins de support permettent une survie plus longue (+ 25 % dans une étude dans le cancer du poumon métastatique), une meilleure qualité de vie, et moins de symptômes dépressifs. Et cela ne coûte pas plus cher », a souligné le Dr Florian Scotté (oncologue médical, HGP Paris). Ils pourraient même permettre de faire des économies en évitant les coûts des effets secondaires des traitements.

Si les soins de support sont emblématiques d’une exigence accrue de coordination entre professionnels et d’une meilleure articulation avec la médecine de ville, cela implique pour les patients, un accès facilité aux informations et à ces soins sur l’ensemble du territoire.

Des soins proposés trop tardivement

Dans ce contexte, le dernier Baromètre 2013 de l’Association francophone pour les soins oncologiques de support (AFSOS) a bien montré le rôle très important du médecin traitant : en ville, dans 84 % des cas, c’est le médecin traitant qui parle au patient des soins de support. À l’hôpital, c’est le médecin cancérologue référent qui fournit l’information au patient (dans 74 % des cas).

Seulement 23 % des personnes interrogées ont déclaré que les infirmier(e)s leur avaient proposé des consultations de soins de support. Or, l’infirmière d’annonce, une des mesures phares des Plans Cancer (2005, 2009, 2013) a pour rôle d’informer les patients sur tous les aspects du parcours de soins. Par ailleurs, ces soins sont essentiellement proposés au stade palliatif (87 %) contre 72 % au stade métastatique et 36 % au stade diagnostic.

Or, les soins de support doivent être discutés très tôt dans la prise en charge dès la consultation d’annonce.

« Le traitement du cancer aujourd’hui se fait essentiellement en ville et la coordination ville-hôpital est essentielle », a rappelé le Pr Yvan Krakowski (oncologue médical, président de l’AFSOS). Cependant l’offre en soins de support est encore trop confinée aux centres spécialisés et faute de places suffisantes, l’égalité des soins reste à conquérir. « Il n’y a pas encore d’organisation transversale des soins de support dans tous les établissements et il existe un problème de financement », a expliqué le Dr Maxime Cauterman (conseiller médical auprès de la Fédération Hospitalière de France).

Pfizer et l’AFSOS ont décidé de s’engager en commun afin de permettre une diffusion large et égalitaire des soins de support en accompagnant tous les acteurs de la prise en charge et en éclairant les patients. Ce partenariat se concrétisera avec le lancement d’un site internet autour des soins de support.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du Médecin: 9370