Dans le cancer de la prostate métastatique, de nombreuses évolutions ont émergé depuis 2 ans chez les patients naïfs de tout traitement. L’an dernier avait été marqué par les bénéfices du docétaxel en association à l’hormonothérapie en première ligne. Cette année, c’est une hormonothérapie de 2e génération, l’abiratérone, qui a fait la preuve de son efficacité dans ce contexte en association avec l’hormonothérapie standard. Deux grands essais, l’un international, l’autre anglais, confirment l’intérêt de cette stratégie qui s’accompagne d’une augmentation de la survie globale. « Pour ces patients, nous avons donc aujourd’hui le choix entre une chimiothérapie et une hormonothérapie de 2e génération », rapporte le Dr Clément Bonnet (vice-président de l’Association d’enseignement et de recherche des internes en oncologie).
Thérapie ciblée et immunothérapie dans les cancers du sein et du poumon
Dans le cancer du sein métastatique HER2 positif, le traitement adjuvant fait appel à la chimiothérapie associée à une thérapie ciblée par le trastuzumab. « Un essai combinant la chimiothérapie et deux thérapies ciblées (trastuzumab et pertuzumab) a été mis en place, mais ses résultats qui étaient très attendus, sont négatifs sur le critère principal et se pose la question de l’existence d’un bénéfice pour les patientes à plus haut risque de rechute », indique le Dr Bonnet.
Dans le cancer du poumon EGFR muté, l’actualité de ces dernières années a surtout concerné l’immunothérapie, mais il ne faut pas oublier l’arrivée des nouvelles thérapies ciblées. Les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) de 2e ou 3e génération ont déjà montré leur efficacité dans les tumeurs avec mutation devenue résistante aux TKI de 1ère génération. Cette année, des travaux présentés au congrès de l’ESMO ont souligné leurs bénéfices en première ligne, versus TKI de première génération, avec un gain de 9 mois de survie sans progression pour l’osimertinib.
L’immunothérapie de son côté semble intéressante chez les patients non métastatiques, avec un cancer bronchopulmonaire de stade 3 à haut risque de rechute. L’administration d’un anticorps anti-PDL1, le durvalumab, en adjuvant après la radiochimiothérapie qui constitue pour l’instant le traitement standard, augmente clairement la survie sans progression . « Elle passe de 6 mois à 17 mois, avec une tolérance satisfaisante », précise le Dr Bonnet.
Des avancées dans le mélanome en situation adjuvante
Ce nouveau concept d’immunothérapie adjuvante dans des cancers non métastatiques a été validé également dans le mélanome malin de stade 3, pour lequel les stratégies thérapeutiques ont encore évolué ces derniers mois. L’ajout d’ipilimumab après la chirurgie apporte un net bénéfice en termes de survie globale et est devenu un standard. Et un essai, dont les résultats ont été présentés lors du dernier congrès de l’ESMO, vient de démontrer l’intérêt de l’administration d’inhibiteurs de MEK et de BRAF après la chirurgie chez des patients ayant un mélanome de stade 3 avec mutation BRAF. La survie sans progression est améliorée, avec 88 % de patients sans rechute à un an, comparativement à 56 % sous placebo.
D’après un entretien avec le Dr Clément Bonnet , vice-président de l’Association d’enseignement et de recherche des internes en oncologie (AERIO)
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