Quelques jours avant de donner sa démission, Agnès Buzyn répétait sur les plateaux télé combien il lui serait difficile de mener une campagne municipale en parallèle de ses obligations ministérielles, tant les dossiers en cours sont d’envergure et nombreux. Maintenant qu’elle est candidate à la mairie de Paris, c’est à son successeur Olivier Véran qu’il revient de relever tous ces défis. Et ce sans transition. Le matin même de la passation de pouvoir, le nouveau locataire de Ségur était dans les rangs de l’Assemblée nationale pour défendre la tant contestée réforme des retraites, dont il était déjà auparavant le co-rapporteur. Outre cette importante réforme de société, le neurologue aura également à mener de front en 2020 la loi sur le grand âge et la dépendance.
Priorité au coronavirus
Mais pour l’heure, la « priorité des priorités » est la gestion au quotidien de l’épidémie de coronavirus (Covid-19), a rappelé Olivier Véran lors de sa prise de fonction. Il s’est engagé à maintenir une extrême vigilance et à tenir régulièrement informés les Français « en toute transparence ». Il aura par ailleurs à assurer la mise en application des réformes initiées par Agnès Buzyn depuis le début du mandat Macron en mai 2017. Notamment Ma Santé 2022, importante réorganisation du système de soins pour faire face à la désertification médicale.
à l’hôpital, Olivier Véran hérite d’un climat social tendu avec les professionnels, malgré les différents plans annoncés par Buzyn ces derniers mois. Il a déjà annoncé une nouvelle concertation : « Je lancerai dans les prochains jours une enquête nationale pour consulter les hospitaliers et tenter de saisir en détail les raisons du mal-être qu’ils nous disent depuis un certain nombre d’années ». Le ministre aura aussi à plancher sur la crise des urgences et notamment le nouveau Service d’accès aux soins (SAS). Il devra ainsi trancher sur la question du numéro unique d’appel pour la régulation, dont les arbitrages sont attendus dans les prochaines semaines.
Des défis en ville et à l’hôpital
Les chantiers qui concernent la médecine de ville sont également d’ampleur. La loi de transformation du système de santé, qui comprend notamment la réforme des études médicales ou encore la réorganisation des soins de ville (assistants médicaux, Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), hôpitaux de proximité,...) n’est pas pleinement mise en place. à l’heure où 5,4 millions de Français sont sans médecin traitant et alors que près de 4 millions de Français vivent dans un désert médical (lire p. 12), l’accès aux soins demeure un défi prioritaire à relever.
Du côté de la politique sociale, le plan pauvreté, celui pour la petite enfance ou encore la réforme du 100 % santé pour les soins optiques, dentaires et audio continueront également de se mettre en place sous l’ère Véran. Le ministre devra poursuivre le combat mené contre les pénuries de médicaments. Il a aussi estimé qu’il fallait « repenser nos politiques de santé environnementale ». Un chantier supplémentaire pour le nouveau ministre de la Santé ?
Retraite, hôpital, coronavirus… les dossiers brûlants que laisse Buzyn
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