Si un ministre de la Santé organise la santé et la prévention dans son pays, la pandémie de Covid-19 a démontré que nous ne pouvons plus penser/panser les systèmes de santé à l'échelon purement national mais qu’il nous faut avoir une vision mondialisée. Or nous faisons face à de nombreux défis qui n’ont pas été anticipés et expliquent les difficultés rencontrées.
Le premier défi est démographique, en raison du doublement de la population mondiale et de l’allongement de la durée de vie moyenne de 20 ans en deux générations, responsables d’une augmentation considérable des besoins en soins. Ce vieillissement entraîne une transition épidémiologique, les maladies chroniques liées aux modes de vie prenant le pas sur les maladies infectieuses, même dans les pays émergents. La transition numérique, elle, modifie considérablement notre façon de diagnostiquer, de soigner, de surveiller, de s’informer, les citoyens souhaitant dorénavant être des acteurs de leur santé.
Enfin, la pandémie a mis en évidence l’interconnexion qui existe entre humains et avec l’environnement, et nous a rappelé l’impérative nécessité de penser la santé humaine, animale et de la planète de façon globale. C’est ainsi que le concept de One Health s’est imposé, même si sa mise en œuvre pratique reste un défi pour les gouvernements. Pour ces raisons, la santé doit se concevoir comme un « bien public » mondial. Cette vision intégrée des enjeux implique des politiques volontaristes des États, des accords sur les priorités et des financements conséquents. Les enjeux de santé doivent rester au cœur de l’agenda international, comme cela avait été le cas pendant la pandémie ; au risque, sinon, d’avoir à subir de nouveau des catastrophes sanitaires et de perdre notre bien le plus précieux, la santé.
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