Éditorial

Trump : l’électrochoc

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Publié le 16/05/2025
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Les premières heures du second mandat de Donald Trump aux États-Unis avaient donné le ton. Le président américain avait acté, dès le 20 janvier, le retrait, déjà engagé lors de son premier passage à laMaison Blanche, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou encore de l’accord de Paris sur le climat. Ont suivi le gel du Plan d’urgence pour la lutte contre le VIH/Sida, le démantèlement de l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Des coupes dans les budgets des agences intervenant sur le territoire national ont créé l’inquiétude, certaines comme les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) participant aussi à la surveillance mondiale via le partage de données. Sans oublier les réductions de budget dans les programmes de recherche, dénoncées par les scientifiques. Et dans sa guerre commerciale, Trump s’est attaqué aux prix des médicaments, enjoignant les industriels à baisser drastiquement les tarifs des produits sur ordonnance.

Comment repenser le modèle de santé mondiale

On pourrait continuer ainsi la liste à la Prévert de toutes les annonces et décisions du locataire de la Maison Blanche en moins de quatre mois. Dans un premier temps, les instances pénalisées tentent de faire face aux difficultés immédiates. À l’exemple de l’OMS qui a annoncé fin avril une réorganisation. La question se pose désormais de savoir comment repenser le modèle de santé mondiale à l’aune de ces prises de position. Le schéma actuel « de dépendance aussi importante à un seul pays » était de toute façon à revoir, estime le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'ANRS-maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE). Et si les pays du Sud sont particulièrement concernés, tous les États doivent renforcer leur souveraineté dans le domaine de la santé. « J’ai la ferme conviction que miser sur la science, la recherche, le progrès est une assurance-vie pour notre avenir ! », affirmait l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn en mars dans nos pages. Avant d’ajouter : « notre avenir dépendra de notre capacité à investir ». Alors que la France s’est affichée en première ligne dans le plan « Choose Europe for Science » pour l’accueil de chercheurs étrangers, quels financements seront accordés à la recherche et aux agences sanitaires dans les prochains budgets ?


Source : Le Quotidien du Médecin