À quel point la levée de mesures d’exception mises en place dans la lutte contre l’épidémie de Covid témoigne-t-elle d’une normalisation de la situation ? Le 31 janvier puis le 1er février, plusieurs dispositions, qui perduraient suite à la loi du 30 juillet 2022, ont pris fin. Exit donc le téléservice « Contact Covid », instauré pour identifier et prendre en charge les personnes positives et les cas contacts. La fin de cette plateforme s’accompagne d’ailleurs de « la suspension des possibilités de contact tracing par l’Assurance-maladie » mais aussi de « l’arrêt du dispositif dérogatoire de prise en charge des arrêts maladie liés au Covid-19 ». Les patients ne peuvent donc plus se déclarer en ligne et doivent passer par la case diagnostic chez le médecin, comme pour toute autre maladie le nécessitant. Autre changement, depuis le 1er février, l’usage du système d’information SI-DEP, qui reste en activité jusqu’au 30 juin, devient conditionnel en fonction du recueil du consentement.
Deux évolutions majeures sont aussi entrées en vigueur le 1er février : la fin de « l’isolement systématique » et des tests pour les cas contacts asymptomatiques. Appelé à se prononcer en urgence, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a ainsi publié sa décision en début de semaine. Et alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de maintenir son niveau d'alerte maximal sur la pandémie de Covid, l’instance française s’appuie, elle, sur les données de Santé publique France concernant la situation épidémiologique et la stabilité des variants circulants « en France mais aussi dans le monde », fait-elle valoir. Le HCSP préconise donc de « lever les mesures d’isolement systématique et obligatoire chez les personnes présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë ».
Du côté du ministère, le message est clair. « On retombe dans un dispositif commun à toutes les pathologies de l'hiver », a commenté le Dr Grégory Emery, directeur général adjoint de la Santé. Le Haut Conseil appelle, lui, à « sortir de la situation exceptionnelle du Covid ». Et la DGS promet, pour la saison 2023-2024, la mise en place d’ « une stratégie globale de lutte contre les infections respiratoires aiguës de l’hiver », intégrant Covid, grippe et bronchiolite.
Pas question pour autant de ne pas apprendre de cette pandémie ! Le HCSP invite à « maintenir l’application de l’ensemble des mesures barrières » chez les personnes symptomatiques et dans « les lieux confinés et clos avec une forte densité de personnes ». Mais surtout à « raisonner en conduite syndromique » et à « promouvoir dans la population générale de nouvelles règles "universelles d’hygiène respiratoire" ». Alors peut-on espérer une meilleure éducation à ces règles qui permettrait de réduire l'impact des épidémies, notamment sur le système de santé ?
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