Romans de l’été, l’évasion par le livre

Les frissons du farniente

Publié le 16/06/2014
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Livres

Pionnier du thriller médical depuis « Coma » en 1977, Robin Cook est devenu, en s’appuyant sur son expérience d’ancien chirurgien ophtalmique, le maître incontesté du genre. Jamais en panne d’inspiration et toujours efficace. Dans « Prescription mortelle », son 45e roman, il imagine qu’un jeune radiologue a mis au point un smartphone permettant d’ausculter en direct le patient, 24 heures sur 24, et de délivrer diagnostics et ordonnances. Une invention pas aussi géniale qu’il y paraît, au regard des morts qui s’accumulent autour du projet (Albin Michel, 478 p., 22 euros).

Riche d’une cinquantaine de best-sellers, Stephen King donne avec « Joyland » – le nom d’un parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord au début des années 1970 – un beau livre d’apprentissage. Certes, il flirte avec le fantastique et le polar avec un petit garçon atteint d’une maladie incurable et doué de voyance ou le soi-disant fantôme d’une jeune femme tuée quatre ans auparavant dans le train du même nom, mais l’enquête que mène le héros est surtout l’occasion de montrer comment un jeune homme, dans des circonstances qui exacerbent les sentiments, devient un adulte (Albin Michel, 324 p., 21,90 euros).

Tout aussi prolixe et célèbre, John Grisham renoue avec le suspense judiciaire et le personnage de Jake Brigance, mis en scène dans son premier roman, « le Droit de tuer », en 1989. Dans « l’Allée du sycomore », le jeune avocat est au cœur d’un conflit juridique hors norme, après qu’un homme atteint d’un cancer a changé son testament et laissé sa fortune à sa femme de ménage noire, avant de se pendre. Sa famille veut faire croire que la chimiothérapie et les antalgiques ont affecté son jugement (JC Lattès, 545 p., 22,90 euros).

Ancien grand reporter, David Emton avait fait mouche avec « le Secret de Dieu ». Dans « le Dernier Déluge », il utilise les grands moyens. En situant son récit dans un Paris à moitié submergé par la crue du millénaire. Et en imaginant que le destin de l’humanité repose sur un nouveau-né porteur d’une souche virulente du sida, transmissible par l’air, et sur la femme qui lui sert de mère, laquelle est poursuivie par des tueurs de tous bords qui cherchent à s’emparer du bébé sous bulle (Albin Michel, 341 p., 20,90 euros).

Emma Healey a 28 ans, mais la narratrice de son premier roman, « l’Oubli », est une septuagénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle ne se souvient plus de grand-chose sauf qu’elle n’a pas vu sa vieille amie Elizabeth depuis longtemps. Elle s’inquiète mais ses proches ne veulent rien entendre. Lui revient alors à l’esprit la disparition de sa sœur aînée cinquante ans auparavant, jamais élucidée. Comme l’héroïne, le lecteur est confronté à une perte totale de repères et a bien du mal à trouver les indices qui mènent à la solution de l’énigme (Sonatine, 354 p., 21 euros).

Nouvelle étoile du thriller français, Patrick Graham (« l’Évangile selon Satan ») situe « Ces lieux sont morts » aux États-Unis. À Los Angeles, où un psychiatre, spécialiste du coma profond, a mis au point une technique olfactive et auditive qui permet à certains de ses patients de se réveiller et de retrouver leurs souvenirs. Dans les montagnes Rocheuses, où la famille du praticien est agressée par un tueur en série, et jusqu’aux déserts brûlants du Nevada, où il le poursuivra. Mais la course contre la montre se fait aussi à l’intérieur du cerveau, celui d’une jeune femme amnésique, dont il doit fouiller la conscience pour en extraire des informations (Fleuve éditions, 417 p., 20,90 euros).

Angoisses en vrac

Pour Maxime Chattam, la question est de savoir si le Mal peut contaminer ceux qui le traquent. Posée dans « la Conjuration primitive », elle revient, avec les deux mêmes personnages centraux, au premier plan dans « la Patience du diable », un roman violent, avec des illuminés qui sont de dangereux psychopathes et une kyrielle de rebondissements qui nous laissent exsangues (Albin Michel, 489 p., 22,90 euros).

Des illuminés sont aussi au cœur de « Trois », le premier thriller, à forte dominante fantastique, de Sarah Lotz. Quatre avions de ligne se sont écrasés en même temps sur des continents différents ; les seuls survivants sont trois enfants, un dans chaque catastrophe. Ne seraient-ils pas les cavaliers de l’Apocalypse venus annoncer la Fin des temps ? Il faut à tout prix trouver le quatrième (Fleuve éditions, 523 p., 19,90 euros).

Du thriller, « Deux secondes de trop », de l’Anglaise Rachel Joyce (« la Lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi ») n’a que le point de départ : deux secondes vont être ajoutées au temps afin de faire coïncider l’heure officielle avec la rotation réelle de la Terre. En étudiant l’effet terrifiant que cette annonce a sur un garçon de 11 ans, l’auteure s’attache, loin du fantastique, à la fragilité des êtres et de l’existence, à la transmission des névroses et à la compassion (XO éditions, 370 p., 19,90 euros).

Neuf ans après le succès international de « la Voleuse de livres », l’Australien Markus Zusak met en scène, dans « le Messager », un jeune chauffeur de taxi à la vie banale, subitement transformé en Messager : il a été choisi pour aider les autres. Et si, nous aussi, nous vivions en dessous de nos capacités (Kero, 340 p., 18 euros).

Lorsque le héros de « Je n’étais qu’un fou », un célèbre romancier campé par Thierry Cohen, reçoit le message d’un homonyme assurant être lui dans vingt ans et lui demandant d’avouer à son public sa vie de débauche et sa véritable nature, il n’aurait pas dû refuser. Les événements dramatiques s’enchaînent, qui vont le faire basculer dans l’horreur (Flammarion, 363 p., 19,90 euros).

Martine Freneuil
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9335