Cinéma
Version sombre ou légère, le sexe est sujet d’inspiration éternellement renouvelé. Lars von Trier explore sans tabou les faces de la séduction (manipulation), du désir et du plaisir. La romancière Delphine de Vigan, pour son premier film, une comédie crue mais pas vulgaire, traite de l’obsession de la performance, plaie de notre époque, appliquée au sexe.
Lars von Trier est fou mais maîtrise totalement son cinéma, que l’on peut aimer et détester à la fois. « Nymphomaniac » commence par la découverte par un vieil homme (Stellan Skarsgård), dans une noire ruelle, d’une femme qui a été rouée de coups (Charlotte Gainsbourg). Elle va conter à son hôte, en huit chapitres, son parcours érotique et ses états d’âme de nymphomane. Un récit picaresque, à la manière des romans du XVIIIe, qui, dans la version voulue par le cinéaste, dure cinq heures et demie. Pour faciliter la diffusion de l’œuvre, les producteurs ont obtenu une version plus courte, en deux films de deux heures (en France le volume 2 sortira le 29 janvier), expurgée des gros plans de sexe les plus explicites. Le dialogue de la femme et de son sauveur apporte un éclairage philosophique, non dénué d’humour, à ces aventures sexuelles aux métaphores pas toujours faciles à interpréter. C’est fatigant, déconcertant, passionnant. Et ce volume 1, dans lequel l’héroïne est interprétée par la jeune Stacy Martin, se termine sur un vrai cliffhanger. Quel suspense !
La recherche de la performance
Auteur de 7 romans, dont « Rien ne s’oppose à la nuit », Delphine de Vigan a toujours aimé le cinéma. Elle avait aussi envie d’« aborder un territoire nouveau ». En écrivant un scénario de comédie. Puis en se lançant dans la réalisation, avec la collaboration de l’humoriste Chris Esquerre pour l’adaptation et les dialogues, surtout de peur que son « propos puisse être dénaturé ou pencher vers quelque chose de plus outré ou vulgaire ».
Car il est beaucoup question de sexe dans « À coup sûr » (le coup étant ce que vous pensez). Et de la manière la plus directe et la plus crue. Dans les propos et les situations suggérées, mais avec peu de scènes véritablement érotiques.
L’héroïne, une jeune journaliste surdouée, surdiplômée, croit, après une mauvaise expérience, être nulle au lit. Alors elle s’attaque au problème comme elle fait tout le reste, de façon très scolaire, avec méthode, et se lance dans différentes méthodes d’apprentissage et de recherche de la performance.
Avec un tel sujet, le risque de vulgarité n’était pas nul. On la frôle parfois mais dans l’ensemble on l’évite, beaucoup par la grâce des acteurs. Laurence Arné a une élégance qui lui permet de se sortir sans mal des postures les plus délicates. Éric Elmosnino, que l’on voit de plus en plus (4 films en 2013 !), marie comme souvent inadaptation sociale (relative, son personnage est un journaliste réputé) et tendresse. Didier Bezace est parfait en patron de journal dépassé. Et le débutant au cinéma Jérémy Lopez (de la Comédie-Française) est désopilant. Sans oublier Valérie Bonneton et François Morel (inénarrable sexologue), qui font leur numéro avec gourmandise.
Selon le principe (la faiblesse ?) de la comédie romantique, on devine dès le début comment ça va finir. Ce n’est pas grave, car on ne s’ennuie pas, on rit souvent, on s’attendrit un peu.
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