Aucun calendrier n'a été fixé. Et ce retard agace fortement l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS), instance représentative de 23 syndicats de libéraux, chargée de négocier sur la coordination libérale autour du patient.
« Tout le monde parle de coopération interprofessionnelle pour éviter les hospitalisations, améliorer la prise en charge des patients. Or ce n'est toujours pas un sujet prioritaire depuis quatre ans », déplore Daniel Paguessorhaye, président de l'UNPS. Fin 2014, un projet d'avenant à l'accord-cadre interprofessionnel (ACIP), jugé trop complexe, hospitalo-centré et insuffisamment financé, avait été rejeté par la majorité des syndicats membres de l'UNPS.
Pour pousser l'assurance-maladie à se positionner sur un calendrier, l'organisation, réunie fin juillet, s'est s'opposée à la tacite reconduction de l'accord-cadre interpro en vigueur. Conséquence : « la CNAM doit avant le mois de février 2018 entamer les négociations », souligne le patron de l'UNPS.
Outils informatiques à la hauteur
En attendant, l'organisation s'attelle à l'élaboration d'un projet commun pour formaliser et valoriser la rémunération de l'exercice libéral en équipe. « Il y a déjà eu plusieurs séances de travail sur le financement de l'exercice coordonné des professionnels de santé. Nous souhaitons une rémunération à l'acte de coordination », suggère le Dr Luc Duquesnel, président de la branche généraliste de la CSMF (Les Généralistes-CSMF).
Du côté des pharmaciens, cette relance conventionnelle est jugée nécessaire. Pour Philippe Gaertner, vice-président de l'UNPS et président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « la priorité est de rendre possible une réelle coordination interprofessionnelle au travers notamment des outils communicants. Et pour éviter tout risque de dérapage financier qui a fait échouer le projet d'accord de 2013, il faut définir aussi les patients qui ont besoin de cette intervention coordonnée ».
Même son de cloche du président de l'UNPS. « Nous souhaitons un dispositif souple pour que les professionnels de santé puissent se l'approprier. Aujourd'hui, ce sont effectivement les outils informatiques qui manquent le plus pour cette coordination. Le DMP est l'un de ces outils mais pas seulement », martèle Daniel Paguessorhaye.
Quant au financement, le président de l'UNPS reconnaît que cela dépendra des négociations. « Pourquoi ne pas commencer par une expérimentation en fonction d'un périmètre à définir ? », propose-t-il. Pour le moment, c'est silence radio du côté de la CNAM.
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