Bug informatique, médecin qui vote deux fois : le dépouillement tourne au cafouillage en Île-de-France

Publié le 16/10/2015

En prise avec une lourde logistique dans la région qui compte le plus grand nombre de médecins libéraux (plus de 22 000), les scrutateurs ont commencé ce matin au siège parisien de l’ARS, à dépouiller les 5 481 scrutins de votants reçus en Île-de-France.

Basculera, basculera pas ? La CSMF, qui préside la région francilienne est sur le fil du rasoir. La tension est montée d’un cran ce vendredi, lorsqu’au début d’après-midi, le dépouillement a été retardé d’une heure à la suite d’un bug informatique. Dans le collège des généralistes, une première anicroche a éclaté. Le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF), a affirmé avoir reçu en double le matériel de vote comme de nombreux autres confrères... et avoir spontanément voté à deux reprises pour ce scrutin. C’en est déjà trop pour la CSMF qui dénonce « une tentative de fraude ». « C’est un peu fort et s’apparente à de la manipulation pure et simple », affirme un cadre de la Confédération. « En plus, il vient claironner sur place qu’il a voté deux fois, cela n’est pas très sérieux pour la profession et le syndicalisme tout court », poursuit un autre.

De nombreux bulletins invalidés

Selon les observateurs, la participation a amorcé un léger fléchissement dans le collège généraliste (26,8 % à Paris) par rapport au scrutin précédent. Les médecins de bloc opératoire ont voté davantage que lors du dernier scrutin avec un taux de participation oscillant de 24 à 43 % selon les départements, nous indique un responsable du bureau de vote. Mais 9 à 15 % des bulletins selon les départements ont été invalidés pour un problème de date ou de signature. Pour certains, les conditions dans lesquelles s’est déroulé ce scrutin étaient loin d’être optimales. « À force de choisir systématiquement le prestataire le moins cher, on voit aujourd’hui le résultat : la qualité a un prix dans tous les domaines », lâche l’un des scrutateurs. Même impression du côté des spécialistes où l’ambiance semble tout de même plus sereine. Avec 3 300 votants dans ce collège, le taux de participation globale est de 32 %.

Une logistique proche de l’usine à gaz

Le dépouillement s’est avéré assez fastidieux. « La nouveauté des codes-barres à scanner sur les enveloppes nous donne un peu de fil à retordre », livre un scrutateur. « L’opération est finalement deux fois plus longue. Il faut revoter électroniquement pour chaque votant. C’est un deux en un dans une même journée : résultat le dépouillement est deux fois plus long », regrette son voisin de table. Le tri des bulletins par département impose un tri supplémentaire qui ralentit encore un peu l’opération. « L’analyse des résultats devrait être bien plus fine en Île-de-France », ironise un médecin. Le suspense reste entier quant à l’issue du scrutin, mais dans le collège AOC, les piles de bulletins de vote du BLOC montaient d’heure en heure, laissant présager un excellent résultat pour ce syndicat.

Laurence Mauduit

Source : lequotidiendumedecin.fr