« J’ai passé ma thèse en 1981 et à l’époque, dans le programme de François Mitterrand, il était question de créer des centres de santé. Finalement, ils ne sont jamais arrivés. Je me suis donc installé à Châlette en libéral. J’ai toujours travaillé seul, une secrétaire gérait mes rendez-vous. Je voyais à peu près 20 à 22 patients par jour. Nous sommes dans un désert médical : jadis au nombre de sept, nous ne sommes plus que trois généralistes.
L’argent en retrait Voici trois ans, la ville a organisé une réunion qui évoquait la création d’un centre de santé. J’ai tout de suite dit qu’il ne fallait pas passer à côté d’une telle opportunité. Personnellement, je commençais à chercher une fin de carrière. Je suis aussi maître de stage et je savais qu’aujourd’hui la succession est à 75% féminine et très attirée par le salariat. J’ai d’ailleurs embarqué une de mes anciennes internes avec moi dans le centre de santé qui a ouvert le 1er juin. Je n’ai jamais été un forcené du libéral, la relation à l’argent m’a toujours dérangé. Le fait d’effacer cet élément-là dans la relation au patient m’arrangeait. Pouvoir partager sur un cas avec un confrère me sort de l’isolement.
Souci financier citoyen Cela ne fait que quatre mois, donc aujourd’hui on est dans l’instant. Au niveau de la gestion, c’est un peu l’usine à gaz. Certains patients n’avaient pas vu de médecin traitant depuis un an et demi. J’ai 30% d’activité en plus mais 30% de revenus en moins. J’ai l’impression de faire les choses à l’envers, je suis davantage dans une relation comptable avec mon activité professionnelle. Nous sommes sept salariés (dont trois généralistes), bientôt huit, et l’on ne connaît pas encore les subventions de l’ARS. Je m’inquiète donc du déficit : je ne voudrais pas qu’il retombe sur la population. Malgré tout, je ne regrette pas mon choix. Je me suis engagé pour deux ans, voire plus si j’ai la possibilité de réduire mon temps de travail, car j’ai pour projet de créer des satellites du centre de santé dans des locaux municipaux pour faire des consultations de manière ponctuelle. »
Dr Christian Roland 66 ans, généraliste au Centre municipal de santé de Châlette-sur-Loing (Loiret)
L’argent en retrait Voici trois ans, la ville a organisé une réunion qui évoquait la création d’un centre de santé. J’ai tout de suite dit qu’il ne fallait pas passer à côté d’une telle opportunité. Personnellement, je commençais à chercher une fin de carrière. Je suis aussi maître de stage et je savais qu’aujourd’hui la succession est à 75% féminine et très attirée par le salariat. J’ai d’ailleurs embarqué une de mes anciennes internes avec moi dans le centre de santé qui a ouvert le 1er juin. Je n’ai jamais été un forcené du libéral, la relation à l’argent m’a toujours dérangé. Le fait d’effacer cet élément-là dans la relation au patient m’arrangeait. Pouvoir partager sur un cas avec un confrère me sort de l’isolement.
Souci financier citoyen Cela ne fait que quatre mois, donc aujourd’hui on est dans l’instant. Au niveau de la gestion, c’est un peu l’usine à gaz. Certains patients n’avaient pas vu de médecin traitant depuis un an et demi. J’ai 30% d’activité en plus mais 30% de revenus en moins. J’ai l’impression de faire les choses à l’envers, je suis davantage dans une relation comptable avec mon activité professionnelle. Nous sommes sept salariés (dont trois généralistes), bientôt huit, et l’on ne connaît pas encore les subventions de l’ARS. Je m’inquiète donc du déficit : je ne voudrais pas qu’il retombe sur la population. Malgré tout, je ne regrette pas mon choix. Je me suis engagé pour deux ans, voire plus si j’ai la possibilité de réduire mon temps de travail, car j’ai pour projet de créer des satellites du centre de santé dans des locaux municipaux pour faire des consultations de manière ponctuelle. »
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