Olivier Toma, fondateur de Primum non nocere, agence de coaching RSEE (responsabilité sociale et environnementale des entreprises) qui accompagne les professionnels de santé dans l’évolution de leurs pratiques, liste pour les généralistes quelques consignes pour réduire efficacement sa consommation d’énergie directe (chauffage, climatisation, ventilation, énergie pour les matériels électriques). Il rappelle toutefois que les consommations d’énergie directe « ne représentent, en moyenne, que 10 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) » de l’ensemble du secteur de la santé, selon des chiffres de son agence. Il préconise, dans ce domaine, « d’équiper les luminaires de LED dans ses locaux, d’ajuster la température à l’usage des pièces, d’adapter la ventilation à l’occupation des locaux, d’isoler le bâtiment par l’intérieur ou par l’extérieur, d’investir dans des matériels étiquetés A + en termes de consommation d’énergie, d’éteindre les appareils en veille, de traquer les fuites d’eau ou encore de calorifuger les tuyaux d’eau chaude ».
Pour « décarboner le secteur de la santé, il est indispensable d’intégrer aussi dans sa pratique quotidienne la réduction des consommations d’énergie indirecte ». Cela passe notamment par :
1. Optimiser les déplacements et promouvoir la marche
« Les déplacements du médecin, de ses collaborateurs, de ses “partenaires” (prestataires pour le ménage, transporteurs et laboratoires), les livraisons des consommables, le retrait des déchets générés et les transports des patients représentent près de 25 % des émissions de GES, observe Olivier Toma. Promouvoir auprès des patients la marche, les transports en commun ou la pratique du vélo pour venir au cabinet est donc à la fois un geste bénéfique pour l’environnement mais aussi pour leur santé ». Pour lui, il est également nécessaire « de concentrer les livraisons et les achats auprès des laboratoires » pour réduire les déplacements.
2. Acheter moins, acheter mieux
« Limiter l’usage unique, les suremballages des consommables en groupant les achats via des centrales permet de réduire les impacts et les coûts associés », souligne Olivier Toma. Par ailleurs, « privilégier les produits comme les masques ou les gants siglés “Origine France Garantie” permet de générer une relocalisation des productions avec une empreinte carbone plus faible. »
3. Se concerter pour moins gaspiller
Selon Olivier Toma, « adapter les prescriptions des produits de santé (gants, compresses, seringues, ndlr) en concertation avec les infirmiers libéraux, qui assurent les soins à domicile, est également une piste très prometteuse pour éviter le gaspillage, souvent lié à une absence de concertation entre les différents professionnels ».
4. Valoriser ses déchets
Valoriser ses déchets par une collecte sélective permet de réduire les matières résiduelles qui sont détruites pour privilégier ce que l’on appelle l’« économie circulaire », en transformant les matières résiduelles des uns en matières premières pour les autres. Olivier Toma préconise par exemple d’envoyer les masques jetables à usage unique dans les filières de revalorisation. « Ils peuvent ensuite être transformés en consoles de voiture ou en bancs de jardin, ce qui est moins impactant à grande échelle qu’une destruction par incinération ».
5. Choisir des établissements de santé engagés
« Pour ceux qui exercent aussi dans des établissements de santé, il est recommandé de choisir d’exercer dans des établissements engagés, certifiés et labélisés THQSE (très haute qualité sanitaire, sociale et environnementale, ndlr) Responsability Europe, ISO 14001, ISO 26000 ou ISO 50001. Cela permet de pratiquer son activité dans des établissements moins impactants », assure Olivier Toma.
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