Quelle est aujourd’hui la situation des maîtres de stage en France ?
Matthieu Calafiore. Actuellement, le nombre de maîtres de stage n’est pas encore suffisant pour pouvoir permettre d’offrir dans toutes les facultés de France un stage aux étudiants en médecine de 4e, 5e ou
6e années ainsi qu’aux internes qui ont choisi cette discipline. Il existe des disparités entre les régions. Par exemple, à Lille, la faculté n’a pas assez de maîtres de stage pour tous les étudiants qui sont très nombreux. Il y a des exceptions dans certaines universités mais globalement le ratio est insuffisant. Pour le stage en second cycle, l’étudiant ne peut pas être laissé en autonomie. La présence d’un maître de stage est donc indispensable. Mais c’est également vrai quand le médecin accueille un stagiaire SASPAS car, même si l’étudiant est laissé seul pendant la journée, le maître de stage vérifie tous les soirs ce qui a été réalisé dans la journée par le stagiaire.
Quels sont les moyens d’action employés pour recruter des maîtres de stage ?
M.C. On s’est rendu compte que ce qui fonctionnait le mieux, c’était le bouche-à-oreille. Le meilleur recrutement que l’on puisse organiser, c’est de passer du temps à appeler les collègues qui ne le sont pas encore et à les informer de ce qu’est la maîtrise de stage. En montrant ce que c’est et en neutralisant certaines peurs.
Quels avantages y-a-t-il, selon vous, à être maître de stage ?
M.C. C’est pour moi une piste d’amélioration de sa propre pratique. Accueillir un interne, cela vous oblige à vous poser des questions et à rompre avec certains automatismes. On s’adapte et on fait évoluer notre façon d’exercer. Cela a un impact très positif. Le deuxième avantage, c’est aussi de casser la routine. On est souvent seul dans notre cabinet et isolé. Cela peut permettre aussi de lutter contre le burn out, ce qui n’est pas négligeable en médecine générale. On se rend aussi compte en enseignant et en suscitant la vocation de certains étudiants que notre discipline n’est pas un parent pauvre de la médecine. C’est très valorisant.
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