Pression monstrueuse
"C’est mon premier stage d’internat. Je me retrouve dans un service où un des médecins est en congé maternité ; on est censé être cinq internes mais, finalement, on n’est que deux.Mes chefs m’ont mis la pression de façon assez monstrueuse pour que j’assure le boulot d’au moins deux ou trois personnes, que je prenne des gardes que je n’ai pas le droit de prendre.Au bout d’un mois et demi c’était déjà très difficile et le conflit s’est porté sur certaines gardes que je ne voulais pas prendre parce que c’est illégal par rapport à mon niveau d’études. Je n’ai rien dit sur le reste, mais je leur ai tenu tête sur ça. Mon chef de service m’a menacé de me virer si je n’acceptais pas.
C’est allé assez loin, il y a eu des démarches auprès de l’ARS pour me changer de stage mais finalement ça ne s’est pas fait. Et là tout s’est effondré autour de moi. Avant les vacances de Noël j’ai vu le médecin du travail et c’était évident que j’étais en burn-out. Il n’a jamais proposé de m’arrêter, j’ai pris deux semaines de vacances pour rentrer chez moi."
La pire des situations
"C’est à l’opposé de ce que je pensais vivre cette année. J’ai toujours été quelqu’un de passionnée par mes études, j’adore aller en stage d’habitude et je me retrouve dans la pire situation qui soit, c’est-à-dire en échec total dans un stage absolument ignoble. Je suis dans un service où la plupart des médecins considèrent que je ne fais même plus partie de l’équipe médicale.J’étais terrorisée par le fait de ne pas valider mon stage. Quand je suis retournée dans le service tout le monde a été étonné de la décision de l’ARS et du coup plus personne ne m’a soutenu hormis l’association des internes. Pendant nos études on ne nous parle pas du tout du burn-out, c’est tabou. On se remet en question, on pense : c’est moi qui ne dois pas avoir le niveau.
Nos seniors ont beaucoup de mal à comprendre, qu’on puisse se plaindre de quoi que ce soit. Tout le monde est passé par là et on ne voit pas pourquoi toi tu te plaindrais. Tous les chefs m’ont dit : “mais écoute c’est comme ça qu’on apprend”. "
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