Top départ. 8 952 étudiants sont attendus ce lundi sur les bancs des 34 centres d'examen et munis de tablettes tactiles pour plancher sur les épreuves classantes nationales informatisées (ECNi).
Étape cruciale des études médicales, qui marque la fin du second cycle et l'entrée dans l'internat, les ECN sont à la fois très attendues mais aussi redoutées. Informatisé depuis 2016, cet examen permet de classer les étudiants selon leur expertise sur des dossiers cliniques progressifs (DCP), des questions isolées (QI) et une lecture critique d'articles (LCA) scientifiques. Les premiers classés choisiront en priorité la spécialité et la ville d'affectation de leur choix pour terminer leur formation.
Nouveauté cette année : les étudiants auront l'embarras du choix pour le diplôme. Malgré les demandes de report d'un an des internes de l'ISNI, l'entrée en vigueur dès la prochaine rentrée universitaire de la réforme du 3e cycle a été confirmée par la nouvelle ministre de la Santé, le Pr Agnès Buzyn, lors du congrès des urgentistes. Résultat ? 44 diplômes d'études spécialisées (DES) seront ouverts aux futurs internes contre 30 jusqu'à cette année. Ainsi, 13 spécialités chirurgicales, 30 médicales et la biologie médicale seront disponibles. Les DES de médecine d'urgence, médecine intensive-réanimation, la chirurgie maxillo-faciale ou encore l'allergologie font leur entrée dans la liste des nouveaux diplômes. La procédure de choix Céline ouvrira une semaine après la publication par le ministère de la Santé de l'arrêté fixant le nombre de postes offerts, généralement fin août.
Faible inquiétude
Les épreuves vont se dérouler dans une ambiance plus détendue qu'en 2016 où les nombreux ratés techniques lors des examens tests avaient fait craindre aux candidats des bugs informatiques, l'annulation des épreuves voire leur report. « Même s'il y a toujours un peu d'inquiétude car des bugs peuvent survenir à tout moment, les étudiants sont plus sereins que la promotion de l'année dernière. Les ECNi tests se sont déroulées sans accroc », explique Antoine Oudin, président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).
Le centre national de gestion (CNG), organisateur des épreuves dont il assure la sécurisation, a pris ses précautions (voir l'interview ci-contre). Les retours d'expérience ont permis de consolider les systèmes informatiques. Il n'y a plus de place pour l'erreur. Toutefois, comme l'année dernière il a été demandé aux étudiants de bloquer deux journées de secours, les 22 et 23 juin, en cas de pépin.
Évolution des épreuves en réflexion
Les candidats bûcheront sur 18 dossiers cliniques, 120 questions isolées et deux articles scientifiques. Seule nouveauté, les articles seront en anglais cette année. Des questions à réponse unique (QRU) seront également introduites dans les épreuves. Un premier pas dans la modernisation des modalités d'examen mais le travail est encore colossal. « Les ECN devraient interroger sur des situations plus concrètes et immersives. Nous aimerions que la vidéo soit intégrée comme l'échographie dynamique, indique Antoine Oudin. Une évolution docimologique devra également s'opérer. On travaille par exemple sur les tests de concordance de script. »
De manière plus générale, une réflexion a déjà débuté sur le rôle et les objectifs des ECN avec la conférence des doyens. « Le sujet est récurrent. Avec la réforme du 3e cycle, il y aura une nouvelle dynamique autour des ECN », affirme le président de l'ANEMF.
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