SIX PRATICIENS hospitaliers à temps plein de moins de 40 ans sont des femmes. Malgré cette féminisation par la jeune classe, être praticien hospitalier aujourd’hui, c’est encore être un homme, majoritairement. En chirurgie, la domination masculine avoisine les 80 %. Au 13e et dernier échelon, les hommes constituent également l’essentiel des troupes.
Un PH a 51 ans en moyenne. Il prend sa retraite à 64 ans, exerce en CHU dans un cas sur trois. Au total, la France comptait 41 051 PH au 1er janvier 2011. Si l’effectif des PH à temps partiel reste stable, celui des PH à temps plein a bondi de moitié en une décennie (35 819 en 2011 contre 23 738 en 2002). Le temps médical à l’hôpital n’a pas progressé d’autant, nuance le CNG dans son rapport annuel d’activité. Des postes ont bien été créés après les 35 heures, mais d’anciens contractuels ou d’anciens PH à temps partiel ont également vu leur poste transformé en PH à temps plein. Ces derniers ont changé de statut mais pas de lieu d’exercice.
Trois régions s’illustrent par une forte concentration de PH : l’Ile-de-France, où exercent 7 880 PH, Rhône-Alpes et PACA. Rapportée au nombre d’habitants, c’est dans le Limousin que la densité des PH est la plus élevée. La Guyane est en queue de peloton. L’attractivité des hôpitaux ne reflète pas nécessairement la situation en ambulatoire. Ainsi les régions les mieux dotées en PH n’ont-elles pas forcément une densité de médicale meilleure qu’ailleurs.
Près d’un poste vacant sur quatre.
Une part croissante des postes budgétés n’est pas occupée par un PH (soit le poste est vacant, soit un médecin contractuel l’occupe provisoirement). Le taux de vacance statutaire s’élève à 24,2 % pour les PH à temps plein, et 39,5 % pour les PH à temps partiel (voir schéma). La situation est particulièrement tendue en Outre-Mer : 43 % des postes de PH à temps plein sont vacants en Guyane. À Mayotte, les deux postes de PH à temps partiel ne sont pas pourvus, et 41 % des postes de PH à temps plein sont vacants. En métropole, la Basse-Normandie et la Picardie affichent un taux de vacance proche de 30 % pour les PH à temps plein.
Le syndicat SNPHAR-E s’inquiète de l’apparition de déserts médicaux à l’hôpital. Son alerte lancée cet automne (voir « le Quotidien » du 8 novembre) trouve un écho dans le rapport du CNG : 26,6 % des postes d’anesthésistes financés par les hôpitaux ne sont pas occupés par un PH à temps plein. Une situation compensée par des intérims coûteux et pas toujours synonymes de qualité des soins. D’autres disciplines sont plus sévèrement touchées encore : la médecine du travail, la médecine légale, l’oncologie, la chirurgie urologique, la gériatrie… Face aux sirènes du privé, la radiologie et l’imagerie médicale peinent plus que jamais à recruter : quatre postes sur dix n’ont pas trouvé preneurs dans ces spécialités.
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