Ce mardi 18 septembre, le président de la République a décliné devant la profession son plan de réforme du système de santé, baptisé « Ma santé 2022 ». Parmi les mesures phares, le déploiement d'un millier de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), la création de postes d'assistants médicaux, la suppression du numerus clausus ou encore le recrutement de 400 généralistes salariés dans les déserts médicaux.
Les principales mesures du plan santé 2022 :
> Financement: deux forfaits par pathologie et une dotation qualité en 2019
> Psychiatrie: création d'un fonds d'innovation de dix millions d'euros
> Hôpital : statut, carrière et pouvoir des praticiens dépoussiérés
> CPTS, soins non programmés, hôpitaux de proximité : le big bang territorial
> E-prescription, rendez-vous en ligne, DMP : le numérique en renfort
> Numerus clausus, PACES: adieu en 2020
Dans leur ensemble, les libéraux ont salué la volonté affichée de redonner du temps médical aux libéraux, l'effort financier supplémentaire pour le secteur (ONDAM à 2,5%) et l'approche globale (ville/hôpital) de cette stratégie. Mais des doutes subsistent sur la capacité des acteurs à s'approprier ces bouleversements (regroupements à marche forcée, soutien réel aux initiatives professionnelles, etc.).
Le Dr Philippe Vermesch, patron du Syndicat des médecins libéraux (SML), estime que les 400 nouveaux généralistes salariés par des centres hospitaliers de proximité ou des centres de santé ne devraient pas faire concurrence aux libéraux.
Le président de la FMF, le Dr Jean-Paul Hamon, estime que les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux, et que la coordination avec l'hôpital n'est pas poussée assez loin.
À la tête de la CSMF, premier syndicat de libéraux, le Dr Jean-Paul Ortiz a des doutes sur la mise en place des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Il salue la suppression du numerus clausus mais souhaite qu'une sélection stricte soit maintenue.
MG France satisfait, l'UFML-S sceptique
MG France a également commenté ces annonces. « L’urgence est au développement d’un réseau de professionnels de santé organisés sur tout le territoire, répondant aux maladies chroniques et au vieillissement de la population conjugués avec une démographie médicale en tension », rappelle le syndicat de généralistes. Pour « soigner plus et soigner mieux », il faut être imaginatifs et ambitieux, rappelle le syndicat. Il voit dans la création des assistants de cabinet médicaux, « une mesure de bon sens » pour permettre au généraliste de se consacrer à ses missions principales. Pour le syndicat, Emmanuel Macron a entendu la demande des professionnels de développer une réponse territoriale structurée et collective aux besoins de santé, via les CPTS. « La révolution des soins ambulatoires est d’abord un chantier immense à mener. Ce chantier va nécessiter une conduite de projet sans failles et déterminée, un soutien des initiatives professionnelles, ainsi qu’un redéploiement des moyens financiers disponibles », souligne MG France.
L'UFML-Syndicat, qui n'était pas invité à assister au discours du président, salue la volonté de l'exécutif d'aborder tous les problèmes « globalement ». « C'est la première fois que l'on a cela », souligne le Dr Jérôme Marty, son président. Il salue la création des assistants médicaux et la suppression du numerus clausus, mais s'inquiète du déploiement à grande échelle des CPTS, qui seront imbriquées avec l'hôpital. « Qui sera à la gouvernance de ces structures ? Nous craignons que les médecins soient dépendants de l'enveloppe hospitalière », poursuit le Dr Marty, qui a bien noté que, d'ici à 2022, le médecin isolé n'existera plus. « Finalement, tout le monde sera obligé d'entrer dans une forme de coordination, quoi qu'on en dise », conclut le président de l'UFML-S.
Article suivant
Carabins et internes auscultent le plan Macron : de bonnes idées... et des risques !
[VIDEO] Pas si mal : les médecins libéraux notent la copie santé de Macron
Carabins et internes auscultent le plan Macron : de bonnes idées... et des risques !
Fin de l'exercice isolé, travailler... jusqu’à 22 heures : ce que Macron attend des médecins
E-prescription, rendez-vous en ligne, DMP : le numérique en renfort
Financement : deux forfaits par pathologie et une dotation qualité en 2019
Psychiatrie : création d'un fonds d'innovation de dix millions d'euros
Numerus clausus, PACES : adieu en 2020
Hôpital : statut, carrière et pouvoir des praticiens dépoussiérés
CPTS, soins non programmés, hôpitaux de proximité : le big bang territorial
Plan santé : « C'est la bonne réforme, je n'ai pas d'inquiétude », affirme Agnès Buzyn
Paiement à l'acte, liberté, autonomie : le SML fixe les lignes rouges après le plan Macron
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne