Le 25 juillet dernier, le Haut Conseil de la Santé Publique s’est prononcé en faveur d’une déclaration obligatoire de la rubéole en population générale. Jusqu’alors, seules les infections chez les femmes enceintes et les cas de rubéole congénitale faisaient l’objet d’une telle disposition. La surveillance s’exerce via le réseau Renarub qui s’appuie sur 150 laboratoires publics et privés.
Or, depuis 2012, l’OMS a mis en place une commission régionale européenne de vérification de l’élimination de la rougeole et de la rubéole et en 2014, elle a signalé à la France qu’avec trois seuls autres pays européens elle ne disposait pas d’un système de notification de la rubéole. C’est donc en réponse à une saisine du ministère que le HCSP propose la mise en place d’une déclaration obligatoire (DO) de la rubéole dans la population générale avec maintien d’une DO particulière pour les femmes enceintes et les cas de rubéole congénitale.
Du point de vue épidémiologique en France, des données de couverture vaccinale par le vaccin trivalent rougeole-rubéole-oreillons montrent qu’à 24 mois, 91 % des nourrissons ont reçu la 1re dose et 77 % la 2nde ; à 6 ans, 96 % ont reçu la 1re dose et 83 % la 2nde, et un taux identique est observé à 11 et 15 ans. Par ailleurs, une étude de séroprévalence menée par l’InVS auprès des donneurs de sang en 2013 a montré que 5,4 % des sujets de 18 ans à 32 ans restaient réceptifs vis-à-vis de l’infection rubéoleuse. La combinaison de ces données est donc en faveur d’un bon niveau global d’immunité antirubéoleuse en population générale, supérieur au niveau d’immunité de groupe nécessaire pour éliminer la rubéole (80-85 %). Des éléments qui ne plaident pas en faveur d’un risque de résurgence importante de la maladie. Pour autant, l’existence d’une couverture vaccinale hétérogène selon les territoires et les populations peut entraîner des bouffées épidémiques localisées en faveur d’un risque persistant de foyers localisés de rubéole responsables d’infections materno-fœtales. Argument qui a incité le HCSP à se prononcer en faveur de la DO.
En pratique, compte tenu de l’excellente efficacité du vaccin, la DO en population générale s’appuierait sur le repérage de l’infection chez les personnes non correctement vaccinées ou sans preuve d’immunité antérieure. Dans ce cadre, en population générale, un cas suspect est une personne (à l’exclusion des femmes enceintes) n’ayant reçu aucune dose de vaccin contenant la valence rubéole ou ayant un statut vaccinal inconnu, qui présente une éruption maculopapuleuse avec ou sans fièvre ET cliniquement, au moins des adénopathies cervicales, sous-occipitales ou rétro-auriculaires, une arthralgie, ou une arthrite ET sur le plan biologique, une recherche virale positive par PCR ou un dosage d’IgM positif dans le liquide salivaire ou le sérum OU qui a été en contact avec un cas de rubéole confirmé dans les 12 jours à 23 jours précédant l’éruption.
Une fois les cas identifiés par les cliniciens, les DO sont complétées et notifiées à l’ARS. L’agence régionale enverrait alors un kit de prélèvement salivaire pour confirmer le cas, soit au médecin déclarant, soit au cas lui-même (ou à sa famille). Reste que tout ce processus est en attente d’une validation ministérielle.
1- http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=622
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