L’urticaire aiguë est considérée comme une pathologie relativement fréquente en pédiatrie. Contrairement aux urticaires chroniques plus souvent rencontrées chez les adultes.
Un diagnostic précis et un traitement adapté sont les points-clés d’une bonne prise en charge.
Les recommandations (1) émises par l’European academy of allergology and clinical immunology (EAACI), le Global allergy and asthma european network (GA2LEN), l’European dermatology forum (EDF) et la World allergy organization (WAO), et acceptées par l’European union of medical specialists (UEMS) permettent d’éliminer les nombreuses idées reçues concernant cette pathologie.
Caractéristiques et classification
--› Les urticaires, quels que soient leur type, présentent en commun deux lésions élémentaires d’apparition brutale : la plaque et l’angio-œdème (1).
La plaque se caractérise par 3 éléments :
- un gonflement central de taille variable entouré d’un érythème,
- un prurit et parfois une sensation de brûlure,
- la fugacité de la lésion : la peau retrouve un état tout à fait normal en une à vingt-quatre heures.
On décrit souvent (2) et plus simplement la lésion comme un nombre variable de papules œdémateuses « ortiées » rosées ou érythémateuses, à bordure nette, allant de quelques millimètres à quelques centimètres, isolées ou confluant en larges plaques (urticaire géante).
L’angio-œdème se différencie par :
- un gonflement soudain du derme profond et du tissu sous-cutané,
- parfois une douleur plutôt qu’un prurit,
- une atteinte fréquente des muqueuses,
- une disparition plus lente que l’érythème, qui peut aller jusqu’à 72 heures.
--› En cas d’urticaire aiguë, les lésions durent moins de 6 semaines. Alors qu’en cas d’urticaire chronique la durée est supérieure à 6 semaines.
--› La classification proposée distingue 3 types d’urticaires : spontanées, physiques et « autres ».
Les urticaires spontanées peuvent par exemple être dues au latex.
Les urticaires physiques sont composées de plusieurs sous-types : l’urticaire de contact au froid, l’urticaire retardée à la pression, l’urticaire au chaud, l’urticaire solaire, le dermographisme, l’urticaire et l’angio-œdème vibratoires, l’urticaire aquagénique, l’urticaire cholinergique (liée à l’effort, aux émotions)…
Ces différentes formes d’urticaires aiguës peuvent s’associer ou se succéder chez la même personne.
Un piège à reconnaître : une urticaire chronique peut correspondre à la succession d’épisodes aigus.
Un diagnostic clinique
--› L’interrogatoire reste l’élément principal du diagnostic.
Certaines questions sont primordiales et doivent nécessairement être posées. Elles permettent de connaître :
- la date de début,
- la fréquence et la durée des papules,
- les variations au cours de la journée,
- les relations avec les week-ends, les vacances et les voyages,
- la forme, la taille et la distribution des papules,
- l’association avec un angio-œdème,
- la présence de prurit et/ou de douleur,
- les antécédents familiaux d’atopie et d’urticaire,
- les antécédents personnels d’allergie et d’infections (certaines urticaires peuvent être dues à des infections),
- les éventuels troubles psychosomatiques et psychologiques,
- l’existence de troubles digestifs,
- le rôle déclenchant des agents physiques, de l’exercice, des médicaments (AINS, antibiotiques, antalgiques…), la consommation d’aliments (classiquement les poissons, crustacés, fruits oléagineux (noix, noisettes)…),
- la qualité de vie,
- les traitements déjà reçus et la réponse à ces traitements.
--› Dans la majorité des cas, la cause est retrouvée grâce à l’interrogatoire. Il n’est alors pas nécessaire de faire une enquête étiologique approfondie (2).
Dans certains cas, un bilan biologique complémentaire peut être demandé (NFS, transaminases, sérologies virales ou parasitaires). Quelquefois, des tests cutanés sont réalisés, permettant d’identifier l’origine de l’urticaire aiguë (2).
Les anti-H1 de 2nde génération d’abord
Le traitement de première intention de l’urticaire aiguë est basé sur l’utilisation des antihistaminiques (anti-H1) de seconde génération (cétirizine, desloratadine…). Si les doses standards ne sont pas efficaces au bout de deux semaines, il est recommandé de les augmenter jusqu’à 4 fois (1).
Si aucune réponse n’est obtenue après cette augmentation au bout d’une semaine, des traitements de seconde intention comme les antileucotriènes peuvent être ajoutés, ou l’anti-H1 changé.
Les corticoïdes sont instaurés en troisième intention pendant 3 à 7 jours si les symptômes persistent plus de 1 à 4 semaines.
Les experts à l’origine de ces guidelines ne recommandent pas la prescription en première intention des anti-H1 de première génération (hydroxyzine, dexchlorphéniramine…), dotés d’effets sédatifs. En effet, certains médecins utiliseraient ce type de médicaments sous prétexte que leur profil de sécurité serait mieux connu que celui des anti-H1 de seconde génération et que les anti-H1 non sédatifs ne sont pas autorisés en dessous de l’âge de 6 mois (1).
Enfin, l’éviction de l’allergène en cause est bien évidemment la première mesure à appliquer si elle est possible (2).
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