Pneumologie

Quand la BPCO se complique...

Publié le 08/03/2013

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La BPCO et ses complications comme l'emphysème peuvent être prévenues par divers traitements et physiothérapie. Mais le principal facteur de prévention reste l'arrêt du tabagisme et des irritants atmosphériques (pollution professionnelle, domestique…)

J'EXPLIQUE

› Les bronches sont des conduits qui permettent à l'air de passer de la bouche jusqu'au fond des poumons à l'inspiration et des poumons à la bouche lors de l'expiration. Elles se divisent à l'intérieur des poumons par des bronchioles au diamètre de plus en plus petit pour se terminer en cul-de-sac par une alvéole. C'est à ce niveau que se réalise l'échange entre l'oxygène contenu dans l'air inspiré et le gaz carbonique dont se libère le sang dans les capillaires au niveau de l'alvéole.

› Les bronches peuvent être le siège d'inflammation du fait du passage régulier d'irritants respiratoires lors de l'inspiration et l'expiration. Cette inflammation est à l'origine de sécrétions bronchiques abondantes, d'infections des muqueuses respiratoires et d'une obstruction bronchique qui provoquent des toux grasses chroniques et des crachats épais. La muqueuse bronchique n'arrive plus à évacuer spontanément ses sécrétions (voir schéma). C'est ce qu'on appelle la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

› Quand cette inflammation touche les bronchioles et les alvéoles, elle fait disparaître les parois alvéolaires et diminue l'élasticité globale du tissu pulmonaire. C'est ce qu'on appelle l'emphysème.

› La BPCO peut donc se compliquer d'emphysème mais aussi de poussées de surinfections bronchiques et d'insuffisance respiratoire à terme. Enfin, conséquence de l'hypoxie (manque d'oxygène), une insuffisance ventriculaire droite peut survenir, entraînant une hypertension pulmonaire artérielle (HTPA).

› Le diagnostic est posé par de la toux et des crachats (expectorations) qui évoluent depuis plusieurs mois, un essoufflement à l'effort, des bruits à l'auscultation pulmonaire et de la fatigue. Les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) vont permettre de confirmer le diagnostic de BPCO et de prendre la mesure de son ampleur et de son évolution.

JE PRESCRIS

› L'arrêt du tabac avant tout. La fumée du tabac est la principale source d'inflammation des bronches (80 %) que ce soit par tabagisme direct ou passif. Avec la mise sur le marché de cigarettes moins irritantes et avec des filtres mais tout aussi toxiques, le tabac provoque aujourd'hui plus rapidement de l'emphysème sans être précédée d'une longue période de BPCO.

› Une protection vis-à-vis des irritants atmosphériques. Les particules présentes dans l'air du fait de la pollution atmosphérique sont aussi en cause. Dans le cadre du travail, l'exposition à des irritants respiratoires (gaz toxiques, ciment, solvants, poussières de silice, poussières de textiles). À la maison et en voiture, les pollutions domestiques et automobiles sont aussi des facteurs favorisants.

› Une activité physique régulière. Elle peut prendre la forme d'exercices physiques comme du vélo d'appartement, de la marche quotidienne (30 à 45 minutes), de monter et descendre les escaliers. Mais elle peut aussi à un stade plus avancé de la BPCO bénéficier d'une réhabilitation respiratoire dans un centre spécialisé qui va solliciter tous les muscles, en particulier respiratoires.

› La vaccination contre la grippe et le pneumocoque. Ces vaccinations permettront de prévenir une infection qui risque d'aggraver ou de décompenser une insuffisance respiratoire.

› Des bronchodilatateurs. Ils servent à dilater les bronches, à mieux respirer et à améliorer la qualité de vie. Ils diminuent aussi les risques de surinfections en facilitant le drainage des bronches. Il faut apprendre à bien utiliser les dispositifs d'inhalation.

› Les corticoïdes inhalés ne sont indiqués qu'en association avec les bronchodilatateurs (béta 2 agonistes de longue durée d'action), en présence d'une BPCO sévère.

› La kinésithérapie respiratoire prescrite précocement, facilite le drainage bronchique, en particulier lors des surinfections.

› L'oxygénothérapie est indiquée en présence d'une insuffisance respiratoire avérée.