J’EXPLIQUE
• L’os est soumis à un processus permanent de renouvellement et de réparation, le remodelage osseux. Essentiel à la solidité de l’os, ce mécanisme permet de remplacer l’os vieilli par de l’os sain, mais son efficacité diminue avec l’âge. Différents facteurs, en particulier des hormones et des cytokines, régulent le système.
• L’ostéoporose correspond à une accélération pathologique du remodelage osseux. Elle conduit à une perte excessive de la masse osseuse et de son architecture. Elle augmente le risque de fracture par diminution de la résistance osseuse.
• La diminution du capital osseux est régulière, d’environ 0,5 % par an. Chez la femme, la période de la ménopause, avec la carence en hormones sexuelles, conduit à une accélération de la perte osseuse : 3 à 5 % pendant 2 à 3 ans environ, puis 1 à 2 % pendant les 5 à 10 ans suivants. Au final, la femme peut perdre 30 à 50 % de son os au cours de la vie. Ainsi, 39 % des femmes de 65 ans sont concernées par l’ostéoporose. À 80 ans et plus, c’est 70 %.
• L’ostéoporose ne fait pas parler d’elle tant qu’une fracture n’est pas survenue. Ses conséquences deviennent alors graves, car hormis la douleur, les fractures sont invalidantes et compromettantes pour l’autonomie d’une personne âgée.
• Une femme sur cinq et un homme sur trois victimes d’une fracture du col du fémur décèdent dans l’année qui suit et le risque augmente avec l’âge.
JE MONTRE
J’INFORME
• On peut diagnostiquer l’ostéoporose par imagerie. L’ostéodensitométrie (DMO) par méthode biphotonique évalue la masse osseuse. Elle permet de déterminer un T-score qui mesure l’écart entre la densité osseuse évaluée et théorique de l’adulte jeune de même sexe, au même site osseux. La mesure s’effectue généralement sur deux sites : le rachis lombaire et la hanche (région du col du fémur).
• L’ostéoporose est définie par une valeur de DMO inférieure de 2,5 écarts-types ou davantage (T = -2,5).
• La mesure de la DMO ne suffit pas toujours à prédire précisément le risque de fractures à venir. Des outils informatiques complémentaires existent. Par exemple, le FRAX®, développé par l’OMS, permet d’évaluer les risques de fractures des patients de plus de 40 ans. Il intègre 12 paramètres (DMO, âge, poids, antécédents de fractures chez le patient ou de fractures de la hanche chez ses parents…), pour calculer la probabilité qu’une fracture survienne dans les dix ans. Il facilite l’identification des patients devant recevoir un traitement préventif des fractures ostéoporotiques.
J’ALERTE
• Tous les individus ne sont pas égaux face à l’ostéoporose. Il existe des profils à risque.
• La maigreur (IMC inférieur à 19 kg/m²). La perte osseuse est d’autant plus critique que le capital osseux initial est faible.
• La génétique joue un rôle important dans la solidité osseuse. Lorsqu’une fracture du fémur s’est produite chez la mère, son risque est doublé chez les descendants.
• La corticothérapie pendant plus de 3 mois, à une dose journalière supérieure de 7,5 mg/j, accélère la perte osseuse. Idem pour les anti-aromatases et les anti-œstrogènes par diminution de l’effet bénéfique des œstrogènes sur l’os.
• Certaines pathologies augmenteraient le risque d’ostéoporose : l’hyperthyroïdie, la maladie de Cushing, le diabète, les maladies digestives (pancréatites, cirrhoses hépatiques, gastrectomies), les rhumatismes inflammatoires, l’hémochromatose. La ménopause précoce – avant 40 ans – favorise aussi le risque.
• La carence en vitamine D et/ou en calcium alimentaire. La première permet à l’intestin d’absorber le second, indispensable à la minéralisation. Les régimes pauvres en laitages n’apportent pas la ration suffisante en calcium. L’apport excessif de sel, de protéines ou de café peut produire une fuite urinaire de calcium. Des régimes amaigrissants sévères ou l’anorexie mentale entraînent une carence des apports.
• Le tabac exerce une action nocive directe sur l’os. La consommation excessive d’alcool est responsable d’une diminution de la formation de l’os.
• La sédentarité et les périodes d’immobilisation prolongées sont aussi néfastes. En effet, les contraintes mécaniques imposées par l’activité physique permettent à l’os de mieux fixer le calcium.
JE RENVOIE SUR LE NET
www.grio.org/espace-gp/test-risque-osteoporose.php
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